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Ousmane Sonko, patriote en contribution P. MBODJE

Les petits papiers ont circulé ce lundi durant la déclaration de Ousmane Sonko pour le ramener à plus de retenue devant ses envolées contre Macky Sall : cela devenait incommodant pour certains des invités de la libération. Mais le lyrisme a continué, faisant le bonheur de l’immense foule de jeunes massée devant le domicile du leader de Pastef/les Patriotes auxquels s’adressait en fait la vedette du jour.

Parce que, finalement,  Sonko rentre dans les rangs avec sa phraséologie habituelle et devient ainsi un parti de contribution en prônant des changements que Macky Sall lui-même propose dans son adresse à la Nation en rappelant que nul n’avait le monopole du patriotisme…culturel : à la fougue du jeune appelant à la prudence pour chasser Macky Sall…à bonne date (pas d’appel à l’insurrection), le président veut opposer la maturité de celui qui sait et qui peut régler les problèmes, même si c’est encore peu, dix ans après son arrivée au pouvoir. Savoir la vérité devient ainsi un lieu commun entre les deux adversaires et assister à la vie comme à la mort une évidence. Au demeurant, les 25 points d’accord du Dialogue national serviront de canevas pour le calendrier électoral.

Pour le reste, sur les aspects judiciaires, the beat must go on, dit le président de la République ; en face, parler des conséquences et non plus désormais des causes des difficultés de ces derniers devient un exercice d’autant plus facile que la liberté de Sonko dépend depuis ce 8 mars de sa capacité à éviter les sujets qui fâchent la Justice mais pas ses militants scotchés dans la thèse du complot et qui regardent plus le doigt qui désigne la lune que l’astre lui-même.

Qui peut décrypter cette subtilité qui nécessite quand certaines circonvolutions verbales ?

Le Devoir