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Ousmane sonko multiplie les promesses: Attention au retour du bâton ! Par Charles Thialys SENGHOR, Desk central, Le Devoir

Ousmane Sonko, boosté par l’affaire du salon de beauté « Sweet beauty », intensifie ses visites et allonge sa liste de promesses. Mais le chef de file de l’anti-système et leader du Pastef devrait faire attention pour éviter le retour du bâton.

Le leader du Pastef, Ousmane Sonko, est sur une pente ascendante depuis quelque temps. Son bras de fer, qui a abouti aux événements du 3 au 8 mars, n’y est pas étranger. Surfant sur la vague, le leader du Pastef multiplie les promesses. La dernière salve a été lancée samedi dernier lors d’une visite de remerciements au siège du parti « Les Forces démocratiques du Sénégal (FDS) », dirigé par Dr Babacar Diop : « Le jour où je serais président, tout Sénégalais saura ce qu’un ministre, le président, un directeur général ou encore un directeur perçoit. Leurs salaires devaient même être rationalisés au besoin, mais tous les Sénégalais devraient savoir ce qu’ils perçoivent », promet le député. Parce que, pour lui, « la politique, ce n’est pas d’embobiner son peuple ». De la même manière, le camp de Sonko semble adouber un officier déserteur, qui fait fuiter des procès-verbaux et traîne dans des studios radio pour les commenter. Ousmane Sonko et ses camarades ne sont pas très explicites sur les graves saccages et pillages perpétrés par certains manifestants.

Mais, attention ! La barre risque d’être haute. Cette démarche consistant à étaler une ribambelle de promesses n’est pas étrangère aux Sénégalais. Même si le leader anti-système ne se réclame pas de cette caste de politiciens, sa démarche est tout comme : des promesses, toujours des promesses, encore des promesses.

En 2011, alors qu’il aspirait à gouverner le Sénégal, le candidat Macky Sall avait promis une rupture par rapport à la gouvernance de Me Abdoulaye Wade. Notamment, dans le cadre de la démocratie. Il faisait particulièrement allusion à l’arrêté Me Ousmane Ngom, interdisant les manifestations dans le périmètre de Dakar-Plateau, entre autres. Mais, il est toujours là.

Face à la brutalité du régime de Me Abdoulaye Wade, Macky Sall avait aussi fait un clin d’œil à l’Armée. Aujourd’hui, en tant que président de la République, Macky Sall et son camp ne voudraient plus entendre ce discours.

Macky Sall avait également promis la création de milliers d’emplois, 500 mille lors de son premier mandat, puis un million à la veille de son élection en 2019. Dans son discours à la Nation du 8 mars dernier, le président Macky Sall a reconnu après l’avertissement des manifestants n’avoir pas fait assez.

Sonko devrait donc faire attention à ne pas trop promettre. Une telle posture lui évitera un retour du bâton. Car, comme le dit Idrissa Seck, président du Conseil économique social, économique et environnemental (Cese) « le peuple sénégalais est intelligent et difficilement manipulable dans la durée »