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Macky sall déroule, les opposants se tirent dessus en attendant les sucettes… Par Charles SENGHOR

Le président Macky Sall, loin d’être atteint par les dégâts des précipitations qui ont plongé de nombreux coins du pays dans des inondations, peut dormir tranquille devant des opposants en rangs dispersés, se tirant dessus ou en attente d’un gouvernement d’ouverture pour s’engouffrer.

Bougane Guèye Dany
Bougane Guèye Dany

Jusque-là, l’opposition sénégalaise semblait être dans une dynamique commune de tirer dans le même sens : combattre le régime du président Macky Sall qu’elle soupçonne d’être à l’origine des misères des Sénégalais. Mais, depuis cette trouvaille de statut de chef de l’opposition au sein du dialogue national initié par le président de la République, tout semble aller dans le désordre, chacun allant de son côté avec sa couverture.

Si la majorité au sein de l’opposition, aidée par le pouvoi, semble faire le choix en faveur du leader du parti Rewmi, Idrissa Seck, le chef de file du Pastef/Les patriotes, pour sa part, rame à contre-courant, insistant que personne n’est son chef au niveau de l’opposition. Ousmane Sonko est même allé jusqu’à vilipender certains de ses camarades de l’opposition. «Un politicien de circonstance qui croit qu’avec ses milliards, il pouvait s’engager à la présidentielle et la gagner n’a même pas pu avoir des parrainages. Les acteurs de l’opposition ne s’opposent pas au régime de Macky. Ils ne sont pas des opposants au pouvoir, ce sont des opposants du pouvoir. Ils s’opposent aux opposants», avait lancé le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle de février 2019 lors de sa visite des zones sinistrées de Dakar. Pour lui, « ces gens  sont des pseudos opposants, des politiciens circonstanciels».

Se sentant visé et attaqué, Bougane Guèye, le leader du mouvement Gueum Sa bop, candidat recalé lors des parrainages, a riposté à travers une tribune, accusant Ousmane Sonko de tous les péchés d’Israël et même d’avoir tenu des propos « envieux ».

Macky en campagne…

Au moment où ces opposants qui étaient à la même table à la veille de l’élection présidentielle de 2019 se tirent des balles sur les pieds, leur adversaire commun, le président Macky Sall déroule.

Il va commencer les 19 et 20 septembre 2020, une tournée économique dans le centre du pays. Qu’il qualifie de «visite des cultures pour se rendre compte de l’état d’avancement de la saison agricole». Elle lui permettra de battre campagne en revisitant  les populations de l’intérieur.

Il finira certainement sa tournée dans la zone politiquement très boueuse de la banlieue de Dakar, au chevet des populations sinistrées. La première dame, Marième Faye a déjà fini de tâter le pool.

Macky Sall ne s’arrête pas là. Depuis quelque temps, il est en train de donner un os à ronger à cette opposition à la faveur d’un gouvernement d’ouverture qu’il laisse entrevoir. Nombreux sont les opposants qui ont pris position pour saisir l’occasion et s’engouffrer dans le navire « drivé » par le président Macky Sall qu’ils critiquaient il y a peu.

Dans cette manœuvre engagée par le président Macky Sall, cette opposition semble perdue ou sciemment   dans une position d’attente d’une éventuelle ouverture du gouvernement. À part quelques têtes qui sortent de ces eaux troubles des inondations comme le Congrès de la Renaissance démocratique (CDR) et Ousmane Sonko, Macky Sall continue de donner de son mieux pour réduire cette opposition à sa plus simple expression, comme il l’avait soutenu en avril 2015 lors de sa tournée économique à Kaffrine, où il s’insurgeait contre ceux qui traitent les gens qui rejoignent le pouvoir de transhumants.