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« L’œil de Caïn »  De notre correspondant en France, Tidiane SENE, Toulouse

L’œil de Caïn semble expliquer le grand silence du landerneau qui n’est cependant pas compromission. Au Pds, c’est plutôt la meilleure manière de rappeler, une bonne fois pour toutes aux leaders politiques et aux Sénégalais, que Me Wade a eu raison sur eux depuis Mathusalem.

Au vrai, le Sénégal ressemble à un pays où l’action politique n’a plus de saveur, de vigueur ou de relent. Tout est en berne à cause de la roublardise des uns, de l’incurie des autres et du niveau de transfuge de ceux-là qui, hier, criaient sur tous les toits leur hargne à déloger Macky Sall et son régime néfaste du pouvoir alors que maintenant, il n’en est rien.

Aucune activité politique majeure ne fait la Une des journaux de la place, malgré nos multiples difficultés, nos plaintes, nos désagréments et nos lamentations. Tout est morne, aussi bien dans nos activités quotidiennes de survie, que dans nos actions pour lutter contre la pandémie pour la sauvegarde de nos populations.

Les 350 partis politiques nés de frustrations, de magouille, de concurrence, de fantaisie, d’hypocrisie, de tintamarre et d’imitation liée à des concours de circonstances, se présentent aujourd’hui juste comme des associations enfantines, des faire-valoir au service des conjonctures politico-politiciennes.

Parmi les partis qui sont les plus en vue se trouve en tête le Parti démocratique sénégalais de Maître Abdoulaye Wade.

Ce parti né en 1974 après 26 années d’opposition est arrivé au pouvoir avant de voir sa première mésaventure se manifester avec de multiples départs suspects, que l’histoire du Sénégal relatera un jour.

Aujourd’hui, un grand silence bon à interpréter enveloppe le landerneau politique.

Macky Sall, trop riche, s’est emparé de tous les pouvoirs, notamment du pouvoir politique et judiciaire. Il retarde la révision du fichier électoral, décourageant du coup la course vers des élections libres et transparentes ; il s’arroge tous les droits comme un monarque et les quelques rares opposants à ses fadaises et autres entourloupes sont vite emprisonnés.                                                                                                                                                                                                            Macky règne en véritable potentat et les rares rouspéteurs qui grognent leur désarroi tels Assane Diouf ou Boubacar Sèye, sont mis au pilori sans autre forme de procès. Et au-delà, l’opposition n’a plus que ses yeux pour pleurer.

Alors vient l’idée de se demander qu’est-ce que fait le PDS en ces moments aussi troubles sur le plan social, politique et économique ?

La réponse coule de source : les 350 partis qui d’ailleurs n’existent que de nom se musèlent pour ne pas voir le film désolant qui se déroule sous leurs yeux. Personne ne donne signe de vie dans le landerneau politique comme si le désir farouche du pouvoir de réduire l’opposition à sa plus simple expression, avait réussi.

La plupart des soi-disant leaders de ces partis sont en vacance ou se sont terrés chez eux, prétextant du Coronavirus pour ne plus pointer le bout du nez dans les affaires de la cité.                                                                                                                                            Le champ politique reste alors libre pour Macky Sall et ses ouailles de dérouler sans coup férir leur schéma, sous l’alibi offert par la pandémie, tout en s’adjugeant tous des droits d’abus confortés par son super pouvoir qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde.

 L’opposition, par un sursaut de survie, fait appel alors à Wade et au PDS au niveau de l’assemblée nationale, non sans encore finir de lui infliger tous les torts pour n’avoir pas aidé à déposer une motion censure contre le désir inélégant de faire passer le projet de loi scélérat du gouvernement.

Le secrétaire général national du PDS, lui, indéboulonnable faiseur de rois, garde le silence comme pour rappeler aux concitoyens, à la société civile, aux organisations des Droits de l’homme et aux partis politiques, le personnage du « livre de la Genèse », dans la Torah, le Christianisme et le Coran et qui fermente encore les esprits oublieux.

A – Le grand silence qu’incarne Abdoulaye depuis quelque temps est très loin de quelque compromission que ce soit. Pour Wade, c’est plutôt la meilleure manière de rappeler, une bonne fois pour toutes aux leaders politiques et aux Sénégalais, que lui, Wade, a eu raison sur eux depuis Mathusalem.

« L’œil de Cain » semble planer sur toutes les consciences pour avoir fait partir Abdoulaye Wade du pouvoir sans lui trouver un remplaçant digne de ce nom. La lâcheté qui entoure ce que certains incrédules ont appelé une « exigence du peuple » pour emprisonner Karim Meïssa Wade était un « cinéma » concocté par des loosers. Et cela aiguise encore les mémoires. Le souvenir, pas lointain, de tout faire pour s’opposer aux élections de 2019 et qui n’a pas eu d’échos chez les populations manipulées, trompées et abusées par de petits partis politiques coureurs de prébendes fait encore réfléchir.

 B – Le silence d’Abdoulaye Wade répond aussi à l’autre question, à savoir qui réellement est le maître de l’opposition que Macky Sall essaie de tailler sur mesure. Mack Sall cherche un agneau pour lui faire porter la chefferie, sachant pourtant que le PDS est le seul grand parti avec un groupe parlementaire indéniable et capable de contrer son régime.

C’est certes pourquoi Abdoulaye Wade surveille la scène politique sénégalaise qui se déroule sous les yeux sans coup férir. Les faiblesses et les regrets des uns et des autres sont aujourd’hui de mise pour comprendre que Macky Sall a certes une longueur d’avance sur ses protagonistes, mais « qui n’a pas gagné l’autre rive… » disait l’adage !

La pandémie utilisée à bon escient comme prétexte par le pouvoir en place ne pourra certes pas retarder éternellement la tenue d’élections locales, a fortiori la Présidentielle de 2024.

Aux Sénégalais soucieux d’un avenir politique meilleur de ne plus commettre l’erreur d’antan, sachant que la seule opposition qui vaille, aussi bien sur le plan des bonnes stratégies que de la force de frappe à pouvoir mettre le pays sur le qui-vive, reste bien évidemment le PDS.

Et Karim Wade rentrera quoi qu’il advienne au Sénégal en 2024, dans son pays, avec une amnistie ou avec la révision de son procès. Peu importe !  Car c’est là le seul gage pour pouvoir réconcilier le Sénégal avec lui-même.

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