GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Les réseaux sociaux, boussole des commerçants et cachot des arnaqueurs et des saboteurs Khadidiatou GUEYE Fall

A chacun son but et l’usage accordé à la toile

Les moyens de communication ont été améliorés de façon convenable et drastique. La distance ne met plus entrave à la communication. Les réseaux sociaux ont marqué leur empreinte dans la mondialisation. Conçus pour renforcer la sociabilité entre les communautés, les réseaux sociaux sont devenus les conservateurs de notre vie.

L’utilisation des réseaux sociaux est diversifiée selon le besoin des internautes. Si les uns y trouvent leur compte pour améliorer leur commerce, certains y prônent la propagande de leur idéologie et valeurs, les autres l’assimilent à un cachot pour “rendre leur liberté vivante” et s’exprimer librement.

Mariama Diop est une commerçante moderne. C’est grâce aux réseaux sociaux qu’elle fait ses commandes et vend ses produits. “Ce qui m’intéresse dans les réseaux sociaux c’est mon commerce. Je pratique du E-commerce, c’est l’utilisation que j’en fais. Sur Facebook, je prends des commandes de même que sur WhatsApp. Pour moi, les réseaux sociaux sont incontournables de nos jours”, soutient la commerçante. Elle affirme n’avoir aucun local pour mener son activité. Elle s’est appuyée sur les réseaux sociaux pour la visibilité de ses produits. Pour Mariama, c’est cette facette qui fait qu’elle ne peut se passer des réseaux sociaux même si elle modère le temps accordé à la toile.

D’un autre côté, des groupes de personnes sont créés dans le réseau social comme Facebook. Ces groupes d’amis appelés communautés véhiculent des messages. Leur but est de faire valoir une cause. C’est le cas de « let’s go sortir au Sénégal ». Un groupe d’amis sur Facebook qui a pour but de promouvoir les potentiels du pays de la téranga en mettant en exergue les lieux séduisants. Cette communauté est allée jusqu’à renforcer le dialogue islamo-chrétien au sein du pays en distribuant des ndogou à la période du Ramadan.

Un autre groupe appelé « sama dieukeur sama kharit » représente la rencontre des solutions aux problèmes de ménages. Dans ce groupe composé d’hommes et de femmes, des centaines de solutions et de critiques sont aperçues pour un souci publié dans l’anonymat.

Dans le but de valoriser le port de voile, un groupe de filles a trouvé opportun de motiver les jeunes filles à mettre le voile. Tous ces groupes ont un message à partager, une mission ou une cause à défendre. D’où l’aspect communautaire et social d’un réseau.

D’autre part, des internautes prennent les réseaux sociaux pour des moyens de braver les limites de la liberté d’expression sans être identifié. Le vol d’identité est très fréquent dans les réseaux. Des comptes sont parfois piratés et des personnes de mauvaise foi utilisent l’identité d’un célèbre pour faire leur forfaiture.

Par exemple, dans un documentaire, on montre comment un Congolais ruine des vieilles dames à tour de rôle, sous l’identité d’un mignon français. Et cela pendant des années.

Par ailleurs, on note une liberté d’expression abusive sur les réseaux sociaux. Des internautes ont choisi la casquette du je-m’en-foutisme : sur chaque publication, leur commentaire marque un manque de respect notoire ; de temps à autre, leurs insultes vont bon train sans aucune retenue. La plupart, les victimes sont des personnes connues de par leur cause défendue.

Les réseaux sociaux ont montré leurs avantages de renforcer le partage des informations et le renforcement de la sociabilité au sein des communautés. Pour ceux évoluant dans le domaine du commerce et du marketing, les réseaux sociaux leur sont d’un grand apport. Contrairement aux personnes mal intentionnées qui en ont fait d’une sphère de harcèlement, de provocation, d’intimidation, d’insultes et d’arnaques. En d’autres termes, l’usage que les internautes en font est multidimensionnel. Raison pour laquelle on assiste à toutes ces dérives.