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Les coulisses de l’inauguration de la 2é Grande Mosquée de Thilogne Par Habib KÂ

Entre Thilogne et le président Macky Sall, la communication a toujours souffert d’une opacité supposée ou entretenue qui installe un climat de malaise, de suspicion ; l’enveloppe remise au nom du chef de l’Etat a déclenché une polémique stérile en pleine inauguration de la seconde grande mosquée de la localité.

Ndiol Fouta Thilogne
Ndiol Fouta Thilogne

L’inauguration de la deuxième grande mosquée de Thilogne n’a pas fini, côté coulisses, de livrer ses histoires.

La veille, le Maire de la commune Youssouph Dia et sa délégation officielle ont été reçus par le nouvel imam, Thierno Bayla Touré, en présence de chefs religieux, de notables et des délégués de quartier.

Le Maire a eu à remettre, à cette occasion un million de francs cfa pour la contribution symbolique du chef de l’État, plus deux enveloppes contenant chacune 250.000 francs du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, et du ministre de la Justice, Maître Malick Sall.

Le million de Macky Sall qui raviva la polémique

Un couac est aussitôt survenu lorsqu’un des membres de l’organisation a pris la parole pour regretter la réaction tardive du chef de l’Etat :   “Le président devait réagir quand le projet en était encore au stade de recherche de financement, et faire bénéficier Thilogne du programme spécial de l’Etat pour les cités religieuses et non aujourd’hui, où tout est pris en charge par les fils de la ville dont Abass Sall qui a bien voulu terminer les travaux”.

Suffisant pour faire sortir certains de leurs gonds et pointer du doigt un responsable politique local réputé être un franc-tireur, l’accusant de tirer les ficelles dans les coulisses.

A vrai dire, entre Thilogne et le résident Macky Sall, la communication a toujours souffert de fluidité, de transparence, d’une opacité supposée ou entretenue qui installe un climat de malaise, de suspicion défavorable aux deux parties.

Il y eut un précédent avec ce qu’il est convenu d’appeler le riz de la discorde en juin 2016 : en période de Ramadan, la famille chérifienne reçoit quarante sacs de riz et une somme de quatre cents mille francs que le destinataire et quelques imams avaient fait retourner à l’envoyeur.

Puis, la brigade de initialement prévue dans cette commune qui fut délocalisée et transférée, avec armes et bagages, à Agnam, Thilogne se contentant d’un poste sommaire de gendarmerie.

D’autres frustrations cumulées, des blessures qu’une simple rencontre, un échange chaleureux, franc, peut penser et aider à faire tourner définitivement cette page sombre de l’histoire de Thilogne.

Thilogne mérite bien le détour

Très au fait de l’histoire de cette ville, M. Touré renseigne : “Premier siège de l’Almamyat, dirigé par Imam Abdoul Qadiri Kane qui établit ses quartiers à Doolnde dans le quartier Diabbe Salla avant de s’installer définitivement à Kobilo, Thilogne, ne serait-ce que pour cela, mérite une reconnaissance, de la considération. Il s’y ajoute que cette ville abrite les deux plus grandes Universités coraniques du Fouta : le foyer (dudhal) Thierno Hamet Baaba Talla et celui de Abdoul Qadiri Ly”.

Puis Amadou G. de renchérir : “Thilogne mérite bien le détour. C’est par illumination, nul doute, que Mame Abdou Sy Dabakh envoya Ndiol Fouta étudier à Thilogne chez Thierno Abdoul Qadiri Ly à six cent kilomètres de Tivaouane. Thilogne abrite des écoles de référence de renommée internationale”, martèle-t-il, avant de rajouter, très fier : “Chaque trois ou quatre ans, c’est par cinquantaine que Thierno Abdoul Wahab Sahrane Ly et Siradji Talla certifient des licences à leurs disciples venus des profondeurs du Sénégal, de la Mauritanie, de la Gambie, des deux Guinée”.

Pour un rien, Macky Sall dégainerait quatre, cinq voire dix millions. Thilogne doit-elle se consoler de son maigre million alors que la coupole et les minarets, qui font le charme d’une grande mosquée et lui donnent sa visibilité, peuvent encore être revalorisés ?

Ce n’est pas beaucoup pour Macky Sall, mais, oh combien difficile pour lui !