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Le syndicat des travailleurs du Crédit mutuel du Sénégal en grève le 17 juillet prochain Fanny ARDANT

Le collectif pour la défense des intérêts du Crédit mutuel du Sénégal (CMS) qui regroupe deux syndicats de travailleurs de la boîte compte partir en grève à partir du 17 juillet prochain. Cette décision vient suite à un préavis de grève que les travailleurs avaient déposé sur la table du ministère des Finances pour réclamer la démission voire le départ de leur Directeur général Amadou Jean-Jacques Diop.

Selon les syndicalistes, « l’accession de M. Amadou Jean-Jacques Diop et de M. Mbaye Dione, respectivement à la tête du CMS et de la BIMAO constitue l’un des complots les plus abjects de l’histoire bancaire du Sénégal. »

En effet, ils s’interrogent sur la question à savoir comment Mbaye Dione, qui a eu maille avec la justice avec l’affaire des recettes de la mairie de Ngoundiane portant sur plus de 200 millions, a pu se retrouver à la tête du CMS en qualité d’Administrateur provisoire. D’ailleurs, dès l’annonce de son arrivée, toutes les organisations syndicales avaient marqué leur désaccord contre ceux qu’ils qualifient « une politisation de la gestion du Crédit mutuel du Sénégal et l’histoire nous a donné raison. »

« Figurez-vous qu’une fois nommé administrateur provisoire par le ministre des Finances et du Budget, le sieur Dione s’est empressé d’arrêter le processus de recrutement du Directeur général finalisé par son prédécesseur M. Aliou Ndiaye et qui avait vu la présélection 10 candidats. Etant précisé que M. Amadou Jean Jacques ne figurait pas sur cette liste », soulignent les syndicalistes qui regrettent que « celui-ci lança un nouveau processus de recrutement du DG taillé sur mesure au profit de M. Amadou Jean-Jacques Diop qu’il acta le 14 Juin 2019 à travers un Contrat à Durée indéterminée, en violation flagrante de l’article 42 des statuts de l’UCCMS. »

Affaire Terrain BIMAO et Crédit 600 millions FCFA

Le scandale le plus manifeste sous l’ère Amadou Jean-Jacques Diop, révèlent les syndicalistes, concerne « le crédit de 600.000.000 FCFA accordé à une société de la place suite à l’appel d’offre fait par la BIMA ».

Et pourtant, le Conseil d’administration, après dépouillement, a autorisé la vente du terrain querellé à la société X qui a précisé sur son offre qu’elle comptait faire une demande de crédit. Le CA a poursuivi en précisant que le site pourra être réattribué à toute personne présentant une meilleure offre et décidant de payer au comptant. »
Mais « une nouvelle offre qui est de loin plus alléchante que celle faite par la société attributaire a été reçue. Mais M. Amadou Jean-Jacques Diop, ayant lui-même démarché la société attributaire et participé au CA de la BIMAO en sa qualité de représentant du CMS, par ailleurs actionnaire majoritaire, a usé de tous ses pouvoirs pour empêcher la réattribution du terrain malgré le retard accusé sur le paiement par la société initialement attributaire »

Voilà que cette même société attributaire s’est vu accorder le crédit de 600.000.000 FCFA par le Crédit mutuel Sénégal, « en violation des règles les plus élémentaires encadrant l’octroi de crédit au niveau des institutions de base et ce, pour complément de paiement du terrain vendu par la BIMAO. »

Affaires Crédit 50 Millions

Un autre crédit de 50.000.000 FCFA a été octroyé à une société de BTP avec encore une dérogation accordée par M. Amadou Jean-Jacques Diop. D’après les syndicalistes, « ce prêt a été octroyé à un éleveur de moutons Ladoums ami de M.Amadou Jean-Jacques Diop avec un dépassement de 35 millions sur la limite des montants autorisés sur ce type de crédit, le crédit à ce jour est en impayé dans les livres du CMS. »

Et après avoir interpellé le président de la République Macky Sall, le ministre des Finances et du Budget et la Commission bancaire de l’UMOA, les deux syndicats du Crédit mutuel du Sénégal informent les sociétaires et usagers qu’ils iront en grève à partir de la date du 17 Juillet 2021 correspondant à la fin du préavis de grève déposé sur la table du ministre des finances et du Budget.

A cet effet, les sociétaires sont invités à prendre leurs dispositions pour éviter tout désagrément. Les salariés exigent le départ du Directeur général Amadou Jean Jacques Diop pour la préservation de leur outil de travail.