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Le Sénégal face à la Covid-19, Le Lion qui d’Or: « Rosée d’avril et de mai rend août et septembre gais » Par Pathé MBODJE

La page Coronavirus est quasiment tournée au Sénégal, même si les autorités politiques et sanitaires veulent se la jouer modeste. Mais l’insistance d’un Abdoulaye Diouf Sarr relayée par la presse (L’Observateur, édition du 22 septembre) et les spécialistes de la Santé qui s’inquiètent plus des malades du cancer, du diabète et autres face à la Covid-19 laisserait croire que le Sénégal vit les derniers soubresauts de la pandémie du Coronavirus, paradoxalement au moment où l’Occident dans son ensemble se reconfine face à la résurgence de la pandémie.

La chute drastique du taux de positivité au Coronavirus observée depuis la mi-septembre laisse cependant sceptique un certain nombre d’observateurs et c’est heureux : le doute est scientifique qui rappelle aux responsables de tout bord qu’il ne faut pas vendre trop tôt la peau de l’ours : le néo-Coronavirus et le reconfinement prouvent que la maladie est toujours là, l’ennemi invisible étant capable de changer d’apparence pour mieux tromper son monde. Même dans ce cas de figure, …

Dans la réalité scientifique en effet, les malades du cancer, du diabète subissent plus la psychose de la pandémie de la Covid-19 que le Coronavirus lui-même avec « le suivi des traitements difficile et les opérations chirurgicales parfois reportées, pour éviter tout risque de contamination des patients par le virus » ; Abdoulaye Diouf Sarr dit grosso modo la même chose dans le quotidien cité plus haut.

Mais le pilotage correct et la sélection de tests de diagnostic de la Covid-19 et la décentralisation des tests mêmes ont permis d’abord de mesurer l’ampleur réelle de la maladie et de développer une riposte médicale conséquente. Thiès, Saint-Louis, Tambacounda et Ziguinchor ont ainsi pris le relais du l’Institut Pasteur et l’Institut de Recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation, même si c’est sur le tard (juillet 2020) pour des activités de contrôles entamées depuis mars avec les premières apparitions du Coronavirus au Sénégal.

Septembre, plus que juillet, a été faste pour le secteur de la Santé et la tutelle, au point de susciter quelques réactions de reconnaissance au corps médical, aux autorités politiques et sanitaires qui ont organisé une riposte qui a contenu la maladie dans des limites raisonnables, toutes proportions gardées par ailleurs ? Ainsi, le journal américain « USA Today » publie le classement de la gestion Covid-19 à travers le monde et le Sénégal occupe la deuxième place du classement mondial et champion continental dans la gestion de l’évolution de la pandémie du Coronavirus. Le journal « France 24 » ouvre son journal de toute la journée sur l’information, avec entretien en direct de Dakar avec un spécialiste en la matière.

Politiquement, dans la première décade de ce même mois de septembre, le groupe « Sénégal émergent » de Youssou Diallo décernait le Lion d’Or au ministre Abdoulaye Diouf Sarr et à son équipe pour la riposte Covid-19.

La presse avait pourtant fait ses choux gras avec le Prix africain du Développement (Padev) 2020 du meilleur manager africain du secteur de la Santé. C’est oublier que la « rosée d’avril et de mai rend août et septembre gais ».

Dicton franc-comtois ; Les proverbes et dictons de la Franche-Comté (1876)