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Le goût du challenge reste à l’élémentaire: L’intérêt accordé au rang ou à la moyenne oscille selon le niveau d’études Khadidiatou GUEYE Fall

Pour certains élèves, la moyenne est plus importante que le rang

Être premier de la classe a toujours été l’objectif de certains enfants à l’élémentaire. La concurrence corsait les rangs. Il s’agissait pour les enseignants d’un levier pour relever le niveau de la classe. Mais une remarque attire la curiosité : au fil des étapes du cursus scolaire, la tendance connaît une oscillation ; les élèves sont beaucoup plus préoccupés par la moyenne que par le rang. Quelques rares élèves s’intéressent encore au rang. Le motif de ce changement d’intérêt varie selon la situation.

En général, ce challenge d’avoir la meilleure note dans toutes les matières est plus présent dans les écoles élémentaires. Car la motivation stimulait l’effort que fournissent les élèves lors des examens.

Âgé de 11 ans, Arona Faye est un élève en classe de Cm1 dans une école privée. D’après ses parents, Arona a toujours été un bon élève. Il était le premier ou le deuxième de sa classe.  “Quand on me donne la fiche, la première chose à voir c’est le rang. Même ma mère, elle regarde le rang en premier. Si je ne suis pas dans les cinq premiers, elle regarde la moyenne”, déclare Arona Faye. Pour lui, la moyenne est le secours pour échapper à la fureur de ses parents.

Avec des études très poussées, Maïmouna Ly a accordé, à l’élémentaire, une importance au rang. “A l’école élémentaire, le rang était primordial, car étant jeunes, on se mettait à l’esprit que si nous parvenions à être parmi les 3 premières de la classe, nous sommes les meilleurs dans tout et au-dessus de tous”, soutient Maïmouna. Par contre, selon cette dernière « au Lycée, tel n’était pas le cas : être première ne veut pas dire être meilleure “.

Maïmouna avait changé de perception au fil du temps : « Par exemple, dans les examens, on voit un bon élève avec un bon rang à l’échec ; donc avoir la moyenne est la clé d’ouverture car cela te permet de passer à la classe supérieure”.

Pour cette élève en classe de Première S2 au lycée Seydina Limamou Laye de Guédiawaye, être première de sa classe rendait ses parents fiers et très contents. C’est pourquoi, elle s’est intéressée au rang. “Mais quand je suis arrivée au lycée, le rang a perdu d’importance à mes yeux car c’est la moyenne qui est mise en exergue”, avance Ndèye Sokhna Fall, élève en série scientifique. Elle affirme que dans son lycée les génies sont tellement nombreux qu’on chercherait à avoir une bonne moyenne que de se focaliser sur le rang.

Le schéma reste le même pour Malick Ndiaye, un étudiant en santé communautaire à l’université Alioune Diop de Bambey. Malick faisait beaucoup d’efforts à l’élémentaire car il se disait toujours que s’il se battait pour être parmi les premiers de sa classe, il aurait toujours de bonnes moyennes et il pourrait recevoir des cadeaux de la part du directeur de son école.

Malick affirme qu’il n’a jamais déçu ses parents sur ce point et ils étaient trop contents de lui. C’est le sentiment de ses parents qui faisait sa source de motivation. Loin d’en terminer, l’étudiant de l’université Alioune Diop de Bambey avoue : « Au lycée, ma mentalité a complètement changé sur ce point-là car je me disais juste que c’est la moyenne qui compte le plus”.

Il se rappelle la raison de ce changement de centre d’intérêt :” Je ressemblais plus un gamin jaloux qui se disait que je devais faire partie des meilleurs. Mais maintenant avec la maturité, je me suis dit que je vais suivre mon propre chemin d’études sans me soucier du rang des autres, l’essentiel c’est d’avoir une bonne moyenne pour passer en classe supérieure”. D’après Malick, ce changement est normal dans la mesure où au fur et à mesure qu’on grandit, la capacité intellectuelle connaît une maturité. Donc la seule préoccupation reste la manière de réussir dans la vie et non de concourir pour être le premier.

Les centres d’intérêt changent quand on atteint un certain niveau de maturité. Pour nos interlocuteurs, chaque chose a son temps : quand il est question de se démarquer des autres élèves, il faut le faire ; mais quand le nombre et le niveau de la classe ne permettent pas d’être le premier, le mieux serait de se trouver une bonne moyenne pour passer à la classe supérieure.