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Introduction d’un module homosexuel au Sénégal: Quand Macky Sall et son ministre de l’Education disent non devant le public… ... et participent en cachette aux travaux de l’Unesco

Fanny Ardant

L’introduction d’un nouveau programme sur la « sexualité » proposé par l’Organisation des Nations-Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), lors d’un séminaire à Saly, fait polémique au Sénégal. En effet, dans ce module, l’agence onusienne veut encourager les jeunes à accepter les relations sexuelles de tout genre, en changeant la notion de famille. Inciter également les jeunes à ne plus stigmatiser les homosexuels. De plus, certaines matières comme l’éducation physique ont été aussi ciblés par l’Unesco pour montrer aux élèves les positions sexuelles.

Détonnant cela comme déconstruction des valeurs sociales et religieuses, le G7, qui regroupe les syndicats d’enseignants les plus représentatifs du primaire et du secondaire, est monté au créneau pour dire niet. « Parce que l’homosexualité ne fait pas partie de la culture sénégalaise », soutient le syndicat.

De plus, ce module de l’UNESCO viole l’article 6 de la loi  d’orientation de l’Éducation nationale no 91-22 du 30 janvier 1991 qui dit explicitement : « l’Education nationale est sénégalaise et africaine : développant l’enseignement des langues nationales, instruments privilégiés pour donner aux enseignés un contact vivant avec leur culture et les enraciner dans leur histoire, elle forme un Sénégalais conscient de son appartenance et de son identité. Dispensant une connaissance approfondie de l’histoire et des cultures africaines, (…). »

Après ce refus massif et le tollé que s’en est suivi dans les médias et réseaux sociaux, Mamadou Talla, ministre de l’Education nationale a voulu montrer la position du gouvernement du Sénégal sur cette question. Mais cela n’était qu’un jeu de dupes.

Selon Mamadou Talla, «  il n’a jamais été question pour le Sénégal de discuter d’une quelconque refonte des curricula ainsi que d’une introduction de l’Éducation sexuelle dans les programmes d’enseignement scolaire ».  Ainsi, le ministre en charge de l’Education nationale, de préciser lors d’une visite à l’institut national de formation des jeunes aveugles (INEFJA) à Thiès, que “le Sénégal n’a aucunement envisagé la promotion de l’homosexualité dans les écoles”.

Pourquoi ceux qui ont assisté à ce séminaire disent le contraire ?

En effet, le ministre de l’Education a été pris en flagrant délit de mensonge dans son jeu de yo-yo avec les Sénégalaise auxquels il sert une version trompeuse sur la question.  Autre que celle donnée à l’Unesco. Car, une copie du communiqué démontre le contraire.

L’arrêté en question, signé le 18 décembre 2020, mentionne que c’est bien lui le ministre, à travers son bureau « genre », qui a organisé cet « Atelier de restitution de la revue et de l’analyse de l’intégration de l’éducation de la reproduction dans les programmes scolaires au Sénégal » avec le Consultant de l’UNESCO chargé de vendre l’intégration des nouvelles mutations de la sexualité moderne avec la promotion de l’homosexualité et de l’identité de genre.

Cependant, l’on se demande à quelle parole se fier. Parce que, dans ce même sillage, le président Macky Sall a déclaré publiquement lors de son face à face avec les journalistes le 31 décembre 2020 que «Personne ne nous déviera de nos valeurs, de notre culture et de nos croyances ».

Avant de rappeler dans son intervention qu’il a soutenu plus d’une fois devant des autorités du monde entier telles le premier ministre Canadien Justin Trudeau mais aussi devant Barack Obama. « Personne ne nous déviera de nos valeurs, de notre culture et de nos croyances. Et quiconque pense nous contraindre avec son budget, qu’il le garde. Le Sénégal n’a pas besoin d’un tel financement. Personne dans le gouvernement ne pense une seule seconde à proposer ce genre de programmes. En outre, ni l’Unesco ni les Nations-Unies ne peuvent forcer ce programme au Sénégal. Nous sommes un pays souverain. Nous définissons nous-mêmes notre programme. Ce sont des polémiques viles et sans aucune importance. Et je l’ai dit à nos partenaires. Nous ne l’accepterons pas. Nous ne le ferons pas pour de l’argent ni pour de la coopération. Tant que je serai à la tête de ce pays, ce débat n’aura jamais lieu. C’est un débat sans intérêt. Nous n’avons pas à suivre les autres ni à recevoir des leçons de comportement de leur part. Personne ne peut nous forcer à suivre les valeurs des autres », durcit le chef de l’Etat.

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