GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Incivisme: Jusqu’aux attitudes Khadidiatou GUÈYE Fall

La fameuse phrase “Mbédou bour leu” a conduit la banlieue dans un état d’insalubrité déplorable.

L’incivisme des Sénégalais dépasse l’entendement. L’attitude de ces derniers devient de plus en plus inquiétante. Il suffit de clignoter les yeux pour constater le niveau fulgurant d’incivisme. Ce manque de dévouement à la nation s’aperçoit à plusieurs niveaux. Dans les rues, l’insalubrité ahurissante ne laisse pas les ressortissants indifférents. Contrairement aux autochtones qui ont l’habitude de voir le constat au point d’en faire une chose banale. Des lieux de loisirs sont transformés en dépotoirs d’ordures. Des espaces prévus pour le loisir virent en bassin de rétention d’eau. Sur plusieurs formes se manifeste l’incivisme.

Rencontré aux alentours du lycée de Pikine-Est de Guédiawaye, cet élève en classe de Terminale fustige le comportement déplorable de certains citoyens. ” Les jeunes sont en général responsables de ces actes. Pourtant, cela devrait être le contraire ; nous les jeunes devront être les premiers à donner l’exemple”, déclare-t-il. Selon l’élève, le ministére de l’Environnement pourrait mettre sur pied un programme de sensibilisation allant dans ce sens.

Le candidat au baccalauréat note par ailleurs le secteur du transport qui reste le plus enseveli dans les actes inciviques. Il cite les chauffeurs qui ne respectent pas le code de conduite. Il n’épargne pas les conducteurs de scooters. Ces derniers enfreignent les règles qui régissent les lois du transport.

« Pour moi, les leçons de civisme concernent aussi bien les chauffeurs que les conducteurs de scooters sans casque et parfois sans carte grise. La manière dont les voitures sont garées, n’en parlons pas, c’est la pagaille en quelque sorte” dénonce-t-il.

Loin d’en finir avec ses camarades élèves, notre interlocuteur les accuse d’être les principaux concernés qui salissent leur milieu scolaire. Les sachets d’eau, les sachets de bonbons, de jus, les coques d’arachide…

Macky Diallo, un menuisier métallique, est d’avis pour une mise en place d’un égout afin d’assainir les rues de la banlieue. Il donne l’exemple de sa localité où les rues sont méconnaissables. Pour lui, l’incivisme est le mal du Sénégal :” Les gens ne se rendent pas compte qu’ils détériorent leur environnement. Chez moi, il y a un terrain juste en face. Les femmes y versent des eaux usées de toute nature. Elles n’essayent même pas de trier les sachets plastiques pour sauver la planète”. Macky Diallo propose aux maires de construire des égouts pouvant retenir les déchets et des canalisations évacuant les eaux usées vers la mer. Il pense que cela pourrait amoindrir l’état désastreux des rues de la banlieue.

Pour Guèye, un jeune éleveur, le patriotisme fait partie du civisme mais rares sont ce qui en sont conscients. ” Quand on aime son pays, il y a certaines attitudes qu’on ne se permet pas. Si je considère la rue comme mon propre chez moi, j’essayerai d’en prendre soin. Tous les Sénégalais doivent penser ainsi”, suggère-t-il.

Fatoumata Diallo est une femme de ménage. D’après elle, la responsabilité incombe uniquement la jeunesse. Car c’est elle qui devrait revoir sa façon d’aborder son milieu de vie. ” Je n’ose pas jeter un sachet dans la rue. Je suis femme de ménage, si je me mets à la place de celle qui va nettoyer la rue, je m’abstiens de le faire. Donc j’incite toute la jeunesse de voir comment rendre sa localité propre”, propose Fatoumata.

D’après Mariame Niang, une fille de 20 ans, c’est vraiment désolant pour nous. La fameuse phrase “Mbedoum bour leu” a conduit le pays dans cet état. Elle se réfère aux gravats qui dénaturent les quartiers malgré l’effort des associations qui évoluent dans le volontariat. Mariame implore l’implication de tous les Sénégalais pour assainir notre milieu vie et sauver la planète.

L’incivisme peut être caractérisé par l’indifférence au bien-être de son environnement. Pour éviter cela, nos interlocuteurs demandent aux citoyens de faire une introspection suivant notre mode de vie et de mettre l’accent sur la sensibilisation.