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Il était une fois, les années YEYE ! De notre correspondant en France

Il y eut dans le passé la décennie de toutes les audaces. C’était au beau vieux temps. En ces temps-là, un genre de musique populaire afro-américaine avait émergé. Ce genre musical était mêlé à des éléments sonores en provenance du Gospel, du Blues et du Jazz.

C’est pourquoi, au milieu des années 50, après que ce style de musique a contribué au rock “n” roll, le terme R&B commence à décrire des styles dérivés ou incorporant du ” Blues électrique “, du Gospel et de la Soul.

C’était bien évidemment les années Sixties et Seventies. Et nous étions tous des ” fous ” de ces années de Funk, de Pop, de Hip-hop et de dance. Les grands chanteurs qui incarnaient cette musique sublime étaient James Brown, Wilson Pickett, Aretha Franklin, James Morris Hendrix…etc.

Bien avant, le “Boogie-woogie” était déjà né avec la migration des Afro-américains dans des villes d’Amérique telles que Chicago, Détroit, New York et Los Angeles.

Évidemment, ce bon vieux temps me rappelle des amis, des mélomanes dont Ndiouthie Mbengue, Moussa Gaye (Gala), Guiro Samb, Daka dit Elvis, Souleymane Ndour, Ousmane Ndoye dit Cuir, Gueuks, Pape Mandow Diouf, nos sœurs Fatou Niang, Ndèye Guèye « Toubab » et autres frères : Papa G. Diop, Khalifa Cissé, Ndour Aliou, Malick Tabane Ndoye, Mansour dit Aurelus Magnus Diagne, pour ne citer que ceux-là.

Nous étions tous scotchés à la musique diffusée par la RTS, animée par l’inimitable Francis Cheikhna Bâ, l’une des plus belles voix de la Radio/Télévision sénégalaise.

Que de souvenirs durant ces instants magiques, avec Khalil Guèye, Ahmadou Bâ, Cheikh Amala Doucouré, Michael Soumah, Maguette Wade, Claude Guèye, Moïse Ambroise Gaumis, des animateurs qui nous ont donné beaucoup d’émotions et talents sur les antennes de la Radio sénégalaise, alors que Pathé Mbodje, Moustapha Touré « Askia » ou Bara Diouf excellaient dans la presse écrite.

L’émission ” Carrefour” de bonne facture et celle de la ” Nuit des étoiles ” d’Ahmadou Bâ, faites de variétés, nous ont fait rêver pendant longtemps.

« Le Soleil » a qualifié en 1979 de révolution des jeunes, à la radiodiffusion nationale. Ahmadou Bâ que les auditeurs connaissaient plus sous son nom d’animateur « Francis Cheikhna Bâ » était infatigable lorsqu’il s’agissait de concocter une nouvelle programmation musicale ou d’animer une cérémonie. Sa voix délirante se mêlait aux sons des guitares électriques, aux cymbales qui vomissaient des percussions idiophones, aux sons enivrants des drums vibrants et nous emportant jusqu’à l’extase.

Tout ce beau travail se faisait avec la complicité d’illustres animateurs tels que Demba Dieng, Daba Aw, Arame Diop, Bintou Dieng et Abou Alassane Niang entre autres.  C’était aussi le temps des bals, où le “slow” rivalisait avec le « Jerk » et que les « Tailles basses » concurrençaient les « Pattes d’éléphants”.

Tous ces anciens étaient des inconditionnels, nostalgiques des années Sixties et Seventies. Nostalgiques, nous ne pouvions oublier : l’un des meilleurs, le plus illustre des animateurs de ces dernières années fut incontestablement Abdouramane Diop dit Thiotio Baye.

Cet ami mélomane me fixait rendez-vous mais ne me rencontra jamais. La grande faucheuse en avait décidé autrement. Thiothio, comme Feancis Bâ,  avait un tempo mesuré et suave. Sa belle voix résonne encore comme une symphonie lointaine dans mes oreilles toujours nostalgiques du bon vieux temps !

Thiothio a rendu orpheline la radio « Nostalgie de Dakar » où il régnait en maître, le vendredi, une fois terminées les prières du soir.

Je n’ai jamais vu l’homme à la voix gutturale et suave, qui roulait les « r » comme le font les « Goréens » et « Mulâtres ».

Ces mélomanes avaient tous une vaste connaissance musicale dans la Pop-music, la Pachanga, le Rock et le Hard de l’époque.

Adieu « Beau vieux temps » !

Tidiane SÈNE, Toulouse