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Gestion du Coronavirus: Quand les politiques enseignent le contre-exemple Sergio RAMOS

Le président Macky Sall insiste ces derniers temps sur la reprise en main de la lutte contre le Coronavirus, oubliant qu’il a encouragé les rassemblements ces derniers temps avec ses tournées économiques.


Les hommes politiques sont élus pour donner le bon exemple à travers leurs attitudes et comportements de tous les jours ; mais ils ne semblent pas comprendre cette mission publique : la gestion de la pandémie de la Covid-19 en est une parfaite illustration.

Depuis quelques jours, les cas de cette maladie explosent. En une semaine, plus de mille personnes ont été contaminées.

Le président Macky Sall semble reprendre conscience maintenant de la situation. Il a d’abord reconnu que « cette dernière poussée épidémique qui correspond à ce qu’on appelle la troisième vague risque d’être un peu difficile pour le continent à cause du variant Delta et compte tenu aussi du relâchement ». Il s’exprimait dimanche dernier par visio-conférence, dans le cadre des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence (France).

Le lundi encore, en conseil des ministres, le chef de l’Etat a demandé au gouvernement de renforcer le dispositif préventif de sensibilisation et de lutte contre la pandémie de Covid-19 avec la recrudescence des cas notée ces derniers jours. Il a aussi invité le ministre de la Santé à « accentuer le plaidoyer sur le port systématique du masque, la limitation des rassemblements, ainsi que le déploiement soutenu de la campagne vaccinale ».

Responsabilité

Mais son appel risque d’être inaudible pour nombre de Sénégalais. Parce que les actes qu’il a posés en cette période de crise sanitaire sonnent le contraire : pendant plusieurs semaines, le président Macky Sall, au nom de ses tournées économiques, a rassemblé voire entasser des milliers de Sénégalais sans la moindre prise de mesures barrières, encore mois de sensibilisation. De Kaolack à Kédougou en passant par Kaffrine et Tambacounda. Il a fallu attendre l’étape d’Agnams pour en parler et de manière lapidaire. Encore que ce fût pour justifier l’absence de son ami Harouna Dia à cette étape de sa tournée.

Avant cette phase, ses partisans avaient initié des rassemblements politiques sans la moindre protection. Même pas d’appel à la sensibilisation.

Les comportements des autorités en ont découragé plus d’un. Toutes les bonnes volontés qui s’activaient, avec abnégation, dans ce combat de lutte contre la pandémie ont baissé la garde. De nombreuses associations s’étaient formées dans ce sens pour faire de la sensibilisation. Dans les transports en commune, le port de masque est devenu une curiosité. Les rares personnes qui continuent d’en user sont vues d’un autre œil.

Coup d’épée dans l’eau

Et malgré tous ces comportements inappropriés en de pareilles circonstances, le président Macky Sall semble piquer une colère contre les Occidentaux coupables selon lui de leur discrimination à l’endroit des pays pauvres, dans le partage des vaccins. Or, rien n’est fait pour aller dans le bon sens de la lutte contre le Coronavirus. Il n’y aucune nouvelle communication pour vaincre les réticences.

Mais, à ce rythme, l’appel du président Macky Sall risque d’être un coup d’épée dans l’eau.

Les citoyens seront plus prompts à être convaincus par le bon exemple, la constance. Mais les appeler à suivre une ligne contraire aux actes que la classe politique pose tous les jours n’est pas productif. Surtout que le président Macky Sall ne pourra pas reprocher à l’opposition de l’avoir suivi dans l’organisation de rassemblements. Comme si elle voulait suivre le mauvais exemple prôné par le pouvoir, cette opposition s’en est donnée à cœur joie.

Des comportements qui peuvent susciter des interrogations sur nos dirigeants et ceux qui aspirent les remplacer.