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Faut-il dissoudre l’Assemblée nationale ?

Assemblée nationale

Dissoudre ?

La dissolution de l’Assemblée  est envisagée depuis les événements de la fin-novembre Hommes politiques et citoyens ordinaires l’envisagent désormais : « Initiative populaire pour un Référendum de dissolution de l’actuelle Assemblée nationale qui a dépassé toutes les limites de turpitudes possibles et inimaginables dans ce pays ? », signe Youssou Diallo assez bin connu dans le landerneau politique et d’évoquer les dispositions légales qui permettraient au président de la République d’arriver à ce qu’un quinquagénaire appelle « l’alternative ultime ». e cas Amy Ndiaye et ses douloureuses et inacceptables suites doivent en tout cas aider à redorer l’image de l’Hémicycle Quitte à dissoudre pour mieux réorganiser ou, comme dit Ababacar Sedikh Diagne, mieux former nos députés, ce qui devrait entrainer un grand bouleversement social qui inclurait la société dans son entièreté.

Le cas Amy Ndiaye à l’ordre du jour

 

A- Cherche rupture

Par Khadidiatou GUEYE Fall,

Cheffe du Desk Société

Depuis la sortie des résultats des élections législatives, on spécule sur une assemblée de rupture. Les députés de l’opposition servent, depuis qu’ils ont été élus, aux Sénégalais la théorie d’une assemblée nouvelle avec les doléances strictes du peuple. A bien y voir c’est la guerre qui sévit au sein de l’hémicycle. L’incident avec la députée de Benno Bokk Yakaar, Amy Ndiaye est une parfaite illustration de l’anarchie parlementaire, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, avec des conséquences douloureuses pour tous les Sénégalais atteints dans leur chair.

Lors du vote du budget du ministère de l’intérieur sous la tutelle de Antoine Félix Diome, le passage des députés de l’opposition n’a pas été en faveur du ministre. Ceux derniers ont relevé tous les manquements au dudit ministère. Pour prendre la défense du ministre Antoine Félix Diome, la députée Amy Ndiaye a tenu des propos discourtois à l’endroit de Serigne Moustapha Sy. Sans le nommer, les indices ont aussitôt renvoyé l’identité du guide des Moustarchidines.

Les citoyens ont déploré ces incidents devenus fréquents à l’hémicycle. Sur le net, la députée a été lynchée

« Je condamne ce qu’elle a dit sur Serigne Moustapha Sy. En tout cas, il y a des personnes qui ne doivent même pas prendre la parole dans l’hémicycle. C’est le cas de Amy Ndiaye. Prendre la défense de son leader, ne vaut pas la peine d’être lynché par tout le monde. La fonction de président n’est pas éternelle, alors que celle d’un marabout est éternelle. C’est une faute lourde à sanctionner par l’Assemblée Générale, elle doit être démise de ses fonctions de députés. C’est une insulte », signe un citoyen.

Pour ce vieux, c’est une honte d’avoir une telle Assemblée. Son regret est la confiance qu’il leur portait pour un changement pragmatique : « Quelle honte cette assemblée ! Le pire est que nous avons cru qu’il y aura un vrai changement avec l’élection de profils que nous croyons capables de poser un vrai débat, un débat qui intéresse les Sénégalais. Malheureusement le changement n’a pas eu lieu. Chacun défend les intérêts de son mentor. Les Aperistes, ça ne surprend personne, défendent Macky leur patron. Les députés de Pastef défendent Sonko leur messie. Les députés Pur défendent Moustapha Sy leur marabout. Les députés PDS jurent sur la famille Wade. Finalement personne ne défend le peuple. Nous les pauvres qui avons voté pour eux nous ne comptons plus une fois qu’ils sont élus. Ces politiciens ne méritent même pas de se déplacer un dimanche pour aller voter ».

Désespéré par la situation de la vie politique au Sénégal, le quinquagénaire reste convaincu que la dissolution de l’Assemblée sera une alternative ultime.

Cet avis est partagé par cette dame fonctionnaire qui a peine 46 ans : « Franchement, tout ce cirque pour des intérêts personnels, je n’ai plus aucun respect aux députés depuis que je vois ces illettrés peuplés l’Assemblée, ces personnes au QI assimilable à celui d’un bonobo. Et puis les marabouts sont souvent complices et ferment les yeux devant les souffrances du peuple. Vraiment même en l’An 2100 on restera parmi les plus pauvres du monde. Un pays ne se construit pas par cette race de politiques/voyous ni par des marabouts ou je ne sais quoi. Un pays se construit par l’intelligence. Or, à ce que j’en vois, cette intelligence devient une denrée rare au Sénégal. Les gens sont guidés par des intérêts matériels, marabouts et tout compris. Ils suivent un guide comme des moutons. Une paresse intellectuelle qui me donne envie d’offrir ma nationalité qui me sert à rien ».

D’après Ndèye Sokhna Fall, une étudiante en Droit, l’Assemblée nationale dans sa structuration est  sans règlement, ni équité. « De tels propos entrainent des conflits dogmatiques. Le discours de la députée est capable de diviser une Nation. La religion ne doit en aucun moment être utilisée dans la politique pour le bien commun. Pourtant, le règlement intérieur de l’Assemblée interdit les propos qui seraient susceptibles de diviser une Nation ou ethnie. Le président de l’Assemblée nationale doit montrer qu’il le chef et faire appliquer la loi sur Amy Ndiaye », laisse entendre l’étudiante.

Les comportements des députés sont à dénoncer car Amy Ndiaye n’est pas la seule. Récemment le député Matar Diop s’est adressé à ses collègues avec un appel au meurtre en soutenant : « Il ne faut pas se limiter à jeter des lacrymogènes. Désormais, il faut user de cordes avec lesquelles, il faut les lier puis les jeter à la mer et les poissons les boufferont ». Cet appel au meurtre à l’hémicycle a transgressé le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Tout comme l’appel au soulèvement, les députés devraient être sanctionnés selon leur acte, pour que chacun respecte les convictions de l’autre.