GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Exclusif: Lettre de la Toussaint de l’Abbé Théodore Mendy

Solennité de la Toussaint
ou Esquisse d’une lettre ouverte à un Saint !

Cher Ami,

Depuis ma prime enfance, j’ai appris que le 1er novembre, avec la Toussaint, l’Église catholique t’honore et honore tous les saints. Au matin de ce jour, elle rend l’hommage du cœur et de la vénération à la belle cohorte que vous formez, vous, tous, saints connus et inconnus, saints de nos calendriers, de nos villes, de nos villages, de nos campagnes et de nos bourgades.
Mais, cher AMI, laisse-moi te dire que ta fête instituée au 9e siècle m’a toujours fasciné et n’a cessé de provoquer ma curiosité.
Tout petit enfant, je me suis toujours demandé ce qui faisait la particularité de ton identité.
En grandissant et à la lumière de ma foi chrétienne, j’ai fini par comprendre que tu n’es pas “un extra terrestre”, “un homme plus,” un “superman” ou un héros dont les actions d’éclats ont été forcément inscrites au Panthéon de l’histoire.
Tu as été un homme, comme chacun de nous.
Sur la terre, tu as “goûté” aux peines et aux joies de l’existence humaine. Mais tout au long de ta vie, tu as su faire de Dieu une passion, et de l’amour du prochain une route sur laquelle il fallait marcher.
Tu n’es pas devenu saint par la force de ton poignet, ni sur les conseils avisés d’un coach de renom, mais tu t’es laissé remplir par la grâce de Dieu.
Cette grâce a fini par” être chevillée” à ton être tout entier, elle a inondé ta vie de lumière, d’amour, d’humilité et de beauté.
À la fin de ” ton pèlerinage” sur la terre et dans le monde de la béatitude, tu continues à veiller sur nous et à nous faire bénéficier de ta précieuse attention, faite de supplications, d’intercessions et de bienvaillants “coups de mains”.
En t’adressant cette lettre ouverte, en ce jour où l’Église célèbre ta mémoire, je me rappelle avec émotion ce cri de cœur d’un des mes jeunes confrères qui nous disait, au cours d’une de nos assemblés, : “Nous avons besoin de grands-frères”. L’appel était fort, simple, solennel et pathétique à la fois.
Avoir besoin de grand-frère ou de grande-sœur, n’est ce pas avoir besoin d’une ligne directrice pour s’orienter au mieux ou d’une épaule sur laquelle s’appuyer, pour réajuster le monde de notre relation avec Dieu et avec notre prochain.
Alors, dans mon imaginaire d’homme et de croyant, je me suis mis à penser que le saint que tu es est un Grand Frère que ma Mère, l’ Église, m’a donné pour me guider, me montrer la voie à suivre, me tenir par la main et m’aider à marcher droit sur les routes de la vie et du témoignage.
Je suis reconnaissant à cette Église, qui me donne de faire de toi un Ami, un Confident, un Conseiller et un Intercesseur.
Cher Ami, prie pour ton ami, pour que je sache discerner dans ma vie, l’essentiel de l’accessoire, le nécessaire du relatif, l’important du superflu et l’urgent du dilatoire.
Mon cher Confident, je te confie les préoccupations de mon cœur, de ma vie et celles de notre monde qui souffre et qui peine, face à de multiples défis.
Toi, mon Conseiller, aide-moi à faire mon introspection, dans la vérité de ma foi et de mon baptême.
Toi, mon Cher Intercesseur, éduque-moi aux véritables valeurs de la vie et de la foi.
Donne-moi la grâce de savoir parier sur Dieu, pour Dieu, avec Dieu et en Dieu.
En ce jour de grâces, laisse-moi te souhaiter en final une Bonne et Joyeuse fête, à toi et à tous les Saints.

Bulen niou fate ji nian.

Pensées fraternelles.

Respect !

Abbé Théodore MENDY