GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

États-Unis-Présidentielle 2020: Ne pas vendre la peau de L’Ours car un Éléphant, ça Trump énormément Par Pathé MBODJE

Joe Biden devrait être le prochain président américain. Dans une situation qui rappelle cependant celle de 2015 quand, contre toute attente, Hillary Clinton est tombée les armes à la main, victime de la Russie. Aujourd’hui, l’Iran de Rohani a rejoint le Tsar de Russie dans la guerre contre les Démocrates américains.

Le Tsar Vladimir Putin a un nouveau concurrent en Amérique, l’Iran. Jusqu’ici, l’Urss était la seule puissance soupçonnée d’ingérence dans les affaires électorales américaines. Elle aurait ainsi été à l’origine de la chute inexpliquée de Hillary Clinton pour la dernière présidentielle, alors qu’elle devançait Trump de 10 points constants dans les sondages.   Les services de renseignements américains eux-mêmes ont cherché à comprendre si des Américains, dont d’éventuels associés de Trump, aidaient les Russes dans leur tentative d’ingérence (1).

Le rapport du 2019 du procureur Muller a clairement établi l’interférence russe dans l’élection américaine de 2016 qui a favorisé Donald Trump au détriment de Hillary Clinton.

Aujourd’hui (21 octobre), le patron du renseignement américain a accusé Moscou et Téhéran d’ingérence  et d’avoir obtenu des informations sur les listes électorales américaines influencer certains électeurs à l’approche de la présidentielle.

Rendez-vous Bis repetita ?

Surtout que les Ayatollahs sont aussi dans la danse ; l’Iran aurait déjà eu accès au fichier électoral américain et qui aurait commencé à envoyer des courriels menaçants aux Démocrates… dans la même situation d’il y a cinq ans, alors que le challenger Joe Biden a, comme naguère Hillary Clinton,  une constance de 10 points d’avance qui ne s’est pas démentie depuis juillet 2020.

Rien ne semble donc s’apposer à une victoire du camp démocrate, surtout pas les deux face à face qui ont conforté un électeur peu ébranlé dans son choix  qui a déjà anticipé son vote (48 millions d’Américains).

Cependant, la chute des symboles esclavagistes ne doit pas tromper : la société américaine est blanche, anglo-saxonne, protestante et ségrégationniste. Cela, Donald Trump a fait mieux que le comprendre : il a encouragé les mouvements suprématistes au plus fort de la pandémie de la Covid-19 et en réaction au énième mouvement national de protestation après l’affaire George Floyd et le renouveau du mouvement « Black Lives Matter ». Le choix de Kamala Harris comme co-listière de Biden pourrit ne rien y faire. Car, pas folle, la guêpe Trump, qui sait que le pas est nécessaire vers un second mandat…et qui ainsi  franchit le Rubicon, à l’interne, en accentuant la fracture raciale,  et qui se veut  colombe de la paix internationale. La Corée du Nord et le vaste champ du Moyen-Orient deviennent ainsi le sociale de la sa politique internationale conforme à la tradition yankee en la circonstance.

Ainsi, mi-Condolezza Rice-mi-Henry Kissinger, Trump vacille entre la colombe et l’aigle : sa politique du chaos total (Condolezza Rice) semble cependant triompher des petits pas de Henry Kissinger

C’était un petit pas en Corée du Nord, le premier d’un président américain en exercice. Mais un pas de géant pour la détente internationale, en ce 50ème anniversaire de Appolo. Car Paris vaut bien une messe : dans sa grand marche vers un second mandat, Donald Trump a adopté une démarche chère à Kissinger : la politique des petits pas. En Chine, en Iran comme en Palestine, l’imprévisible faucon Us s’est transformé en colombe ;  Téhéran semble être  tombé sous le charme du candidat sortant en essayant de neutraliser le vote de ses adversaires, comme naguère Moscou avait sanctionné l’ancienne Secrétaire d’Etat qui avait fustigé la politique des droits de l’homme de la Russie avec ses Etats-satellites (Tchétchénie, en particulier).

Au total, Joe Biden pourrait être le prochain président américain après la présidentielle du 3 novembre 2020. Il est cependant un président virtuel, élu à un instant « T », depuis juillet 2019, avec une avance constante de plus de dix points qui s’est encore confirmée le 20 octobre. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres : Hillary Clinton était dans le même momentum face à Trump et sa victoire surprise.

Car le président sortant incarne encore dans l’esprit yankee la bonne et vieille doctrine Monroë  toujours d’actualité aujourd’hui avec l’insécurité morale et matérielle qui gangrène une société américaine en constante guerre contre elle-même…et le monde entier et qui plonge de plus en plus dans la sinistrose.

De plus, l’Extrême-Orient semble avoir les mêmes intérêts que Trump dans certaines parties du monde et cherche à plaire au candidat sortant.

Si la surprise de 2016 se vérifiait pour 2020, Moscou et Téhéran seraient les grands vainqueurs de la présidentielle américaine.

 (1) James Comey : Mensonges et vérités

Une loyauté à toute épreuve

L’ex-patron du FBI parle

Bush, Obama, Clinton, Trump

20 ans de secrets d’État–Flammarion

266 pages