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Emploi: Priorité à Goorgorlu ak Diek ! De notre correspondant régional, Habib KA, Thilogne

Le peuple debout, ce sont les lève-tôt, les marchands ambulants, les poissonnières, les restauratrices, les serveurs de café Touba, etc . . .

C’est aussi la maman vendeuse de bouillie, la tante qui sert les sandwichs à côté, tous les autres petits métiers qui jalonnent les abords de rues, au coucher du soleil, jusque très tard dans la nuit, en guerre pour la dépense quotidienne.


Le Sénégal se serait tiré du chômage endémique si son administration faisait de sérieuses études prospectives : elle descendrait jusqu’aux sources pour pouvoir disposer de données de base objectives pour solutionner un problème.

L’observation renseigne que le secteur « Transpor »t, même déstructuré, anarchique est loin d’être saturé. Il y aura toujours une nouvelle place pour l’insertion d’une entreprise, d’une coopérative de transporteurs. Pour illustration, le train Express régional (TER), le bus Rapid Transit (BRT) et Dakar Dem Dikk (DDD), sont loin de satisfaire la demande des usagers de la route à Dakar et ses banlieues. L’administration peut effectivement organiser des centaines de milliers de jeunes autour d’une coopérative de transporteurs, du rabatteur, de l’apprenti, au chauffeur sans voiture, etc . . .

Si l’État investit prioritairement sur ces jeunes, le peuple debout, des emplois stables seront assurés, de nouveaux créés, le pouvoir d’achat des ménages augmentera, l’argent circulera et l’État en tirerait bénéfice.

Le secteur privé et des coopératives de transporteurs du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali voisin ont développé un transport qui fait des offres de service très attractives, très concurrentielles dans les réseaux inter-urbains et sous régionaux, qui méritent d’être prises comme exemple.

Par ailleurs, puisque le chef de l’État veut installer un guichet unique dans chaque département, pour plus d’efficacité et de rationalité, pourquoi ne pas aller vers la régionalisation des guichets ? Ainsi chaque région aura son unité régionale, sa coopérative de jeunes transporteurs auxquelles l’État assignera certains engagements et participations citoyens. Des Unions régionales d’agriculteurs, de pisciculteurs, d’aviculteurs, d’éleveurs, de femmes transformatrices de produits se développeront.

Le peuple debout, ce sont les lève-tôt, les marchands ambulants, les poissonnières, les restauratrices, les serveurs de café Touba, etc . . .

C’est aussi la maman vendeuse de bouillie, la tante qui sert les sandwichs à côté, tous les autres petits métiers qui jalonnent les abords de rues, au coucher du soleil, jusque très tard dans la nuit.

Le peuple debout ce sont ceux en guerre pour la dépense quotidienne, l’entretien de la famille, le financement des études des enfants en âge scolaire. Ce peuple qui tire obstinément vers le haut, qui rêve de crever le plafond, de percer carrément. Ce peuple qui a perdu toute fainéantise, toute roublardise, tout fatalisme ; pour lui, seul compte le travail. C’est à ce peuple que les financements sont destinés pour produire les résultats escomptés.

Quelles femmes, quels hommes, parmi ces braves guerrières et guerriers des temps modernes ne méritent pas un coup de main de l’administration pour rendre son outil de travail plus compétitif, plus rentable ?

Et ces hommes et femmes qui sillonnent les marchés hebdomadaires six jours sur sept, dans de vieilles carcasses bondées de monde, de marchandises, de bestiaux, sur des routes cahoteuses, en période de forte canicule comme en saison des pluies, traversant villes et villages, mangeant, dormant sur place. Depuis 10, 20 ans qu’ils font ce métier sans jamais se reposer, sans jamais déclarer faillite. Ce n’est pas entre leurs mains endurcies par des années de privations, d’endurance que les fonds de financements vont se volatiliser.

C’est pourquoi les techniciens des ministères de la Jeunesse, de la Formation et de l’Emploi doivent comprendre que leurs critères de l’employabilité et de l’Entreprenariat des jeunes sont théoriques, si ce ne sont des calques importés.

Le goorgoorlu sénégalais agit. Pour lui, le besoin fait loi. Il faut se débrouiller, quelles que soient les formes imaginables et possibles pour avoir un bol de riz, un toit.

Avec le génie créateur des jeunes diplômés et de ceux qui ont le flair de fructifier l’argent, les régions pourraient accueillir le maximum d’idées lucratives innovantes pour des emplois.

450 milliards de francs cfa pour une relance et une réorganisation du plan pour la formation, l’emploi et la réinsertion des jeunes peuvent donner des résultats probants si le président Macky Sall, en premier, met en avant les critères d’objectivité et les respecte. Qu’il se garde surtout d’en faire un budget de campagne et d’organiser des visites et tournées dans les régions sous le couvert d’un programme pour la jeunesse.

Le Conseil présidentiel pour la jeunesse du 12 avril 2021 édifiera les Sénégalais sur les vraies motivations du président de la République.

A travers ce conseil, Macky Sall ne tente-t-il pas de tirer le rideau sur Sonko et Adji Sarr, d’endiguer le dialogue sur le calendrier électoral et de reprendre tout en main, pour être en phase avec une jeunesse prête à convoiter les milliards promis et lui assurer de porter sa troisième candidature ?