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Economie : Le dollar en vert et contre tous

Economie

L’hégémonie du dollar américain

dans les transactions internationales 

est-elle menacée?

La superpuissance américaine tend vers le déclin comme toutes celles qui, un moment donné de l’histoire,  ont eu une hégémonie sur la planète comme l’Angleterre, la France, le Portugal pour ne parler que de l’histoire la plus récente.

Selon un article daté du Premier avril 2023  d’un journal en ligne basé en France, l’Inde serait sur le point d’abandonner le dollar US pour utiliser la roupie dans ses transactions internationales. Cette décision n’est guère une surprise et le pays de Gandhi n’est pas seul à envisager  l’abandon de la monnaie américaine pour ses transactions  internationales : la Chine, la Russie, pour des raisons bien compréhensibles, et les BRICS* sont sur la même tendance.

Sans que cela ne soit  claironné sur les toits, les pays de l’UE cherchent à s’affranchir des contraintes de l’utilisation du dollar et ce à juste raison.

Les Américains devraient savoir que leur volonté d’imposer une application extraterritoriale de leur législation, notamment en matière monétaire, aurait des conséquences négatives pour eux-mêmes.

Par ailleurs, les amendes infligées à des banques comme la BNP, par leur caractère exorbitant, ont dissuadé beaucoup  pays à utiliser le dollar dans leur commerce ou autres transactions internationales. De plus en plus de pays cherchent ainsi à éviter les risques liés à l’utilisation de la devise américaine.

 Le dollar est devenu, au fil des ans, une arme de guerre économique pour les États-Unis qui l’utilisent contre les pays avec lesquels ils ont des relations conflictuelles, voire seulement  tendues. Cette pratique n’épargne même pas ceux réputés être leurs alliés comme les pays de l’Union Européenne. Tout ceci semble traduire une certaine  crainte  perdre leur place de première puissance économique mondiale.

Il faut noter que la superpuissance américaine tend vers le déclin comme toutes celles qui, un moment donné de l’histoire, ont eu une hégémonie sur la planète comme l’Angleterre, la France, le Portugal pour ne parler que de l’histoire la plus récente.

Une nation domine le monde par le travail, l’éducation, l’épargne  et le développement industriel ; elle s’engage sur le déclin en privilégiant la consommation, surtout de produits manufacturés à l’étranger. Cette situation a pour effet un déficit commercial abyssal en progression régulière et qui induit une méfiance par rapport à sa monnaie.

Souvent, lorsque le pays dispose d’une puissante armée, il l’utilise comme moyen de coercition vis-à-vis des États dont le développement économique est perçu comme une menace. Sous cette grille de lecture, les causes de beaucoup de tensions voire de guerres apparaissent avec une éblouissante clarté.

 Pourtant, la coopération économique, un moment présentée comme facteur de paix, est toujours pertinente malgré les discours qui tentent de la discréditer : je veux bien coopérer avec  mon partenaire ; toutefois, il doit toujours être  loin derrière moi pour ne jamais me rattraper.

Où est l’absurdité?

Ababacar Sadikhe DIAGNE,

Ancien élève des classes préparatoires aux grandes écoles.

Ingénieur diplômé de l’Ecole nationale de l’Aviation civile Toulouse, France, et du Massachusetts Institute of Technology Cambridge, USA.

 

*

Les pays membres des BRICS  sont :

le Brésil,

la Russie,

l’Inde,

la Chine

et l’Afrique du Sud.