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Eau : le Sénégal fossilement liquide Il existe plusieurs Lac de Guiers

Comme si, ailleurs qu’au lac de Guiers,
alimenter le Sénégal en eau de consommation courante serait « fossilement » impensable !

Par El Hadji Gorgui DIOP Gorguez,
Contributionniste,
Floride, Etats-Unis

Je garderai toujours à l’esprit deux moments cruciaux remontant au tout début des années 1980 : l’un avait pour cadre d’occurrence Rufisque tandis que l’autre se déroulait en direct sur le plateau d’Antenne 2 en France. Le dénominateur commun à ces deux moments était les pluies torrentielles revenues après une longue décennie 1970 de sécheresse implacable sévissant dans les pays du Sahel.
L’occasion avait été ainsi donnée à une mission chinoise de se rendre vers le Sénégal des profondeurs lorsqu’à hauteur du canal bordant l’Imprimerie de Rufisque, sous une pluie battante ; ils s’arrêtèrent pour s’enquérir du spectacle liquide qui coulait pour se jeter en mer, leur expliquait-on ! Alors là, des torrents de…chaudes larmes furent versées par les Chinois qui n’en croyaient pas leurs yeux face à cette négligence fort révélatrice d’une inconséquence politique… source de tant d’infortunes sous-développementales !
Contemporain de cette scène de désolation vécue par la mission chinoise sera le passage du président Abdou Diouf à Antenne 2 France. L’interview partira d’un documentaire en deux plans centrés chacun sur les dix longues années du cycle de sécheresse sans précédent ayant décimé bétail comme humains en nombre, sans oublier les vagues d’exode massif vers Dakar dont les conséquences liées à la surpopulation de la région-capitale seront depuis mesurables à l’aune du phénomène de désorganisation du cadre urbain avec l’occupation anarchique du foncier non aedificandi, berceau d’inondations d’hivernage dévastatrices.

Ressources en eau du Sénégal

Quant au deuxième plan du documentaire d’Antenne 2 présenté au président Abdou Diouf, il traitait des dégâts accrus à la faveur des pluies revenues avec le cycle décennal de sécheresse dans le rétroviseur des pays sinistrés à cet effet ! Et le journaliste d’asséner cette question inattendue : « Monsieur le président, qu’est-ce que l’Africain sait donc faire au vu des deux plans climatiquement contrastants ? »
La mission chinoise aurait sans doute tacitement posé la même question comme témoin oculaire d’une aberration consistant, comme qui dirait, paraphrasant les British, à apporter du charbon houiller à New Castle, en laissant les eaux pluviales se perdre en mer !
Le scénario du canal de Rufisque vaut pour l’ensemble des différentes parties du territoire national avec tous ces Lacs de Guiers qu’on aurait pu aménager artificiellement pour ainsi déjouer la tendance naturelle des cours d’eau, la plupart fossilisés depuis belle lurette, à déverser leur trop-plein saisonnier en mer ! Et après on ose nous parler de stratégie de désalination de l’eau de mer à coups de milliards contre les pénuries d’eau potable et pour booster l’agriculture et l’élevage !!!