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E-sexuelle, La jeunesse sénégalaise en overdose: Comment comprendre le phénomène ? Par Sadany SOW

La sexualité est discutée de façon intime entre adultes ou entre personnes formant un couple, au Sénégal qui était un pays « conservateur » jusqu’à ce que la perversité en signe la  « péremption ». Son installation au sein de la société sénégalaise a fragilisé les enseignements et dégradé les mœurs  où tout est « sous-entendu ». C’est à travers des expressions sexuées que les jeunes dialoguent, s’inspirent, s’épanouissent…ce qui fait du Sénégal un pays calvitie de cultures et de bonnes mœurs. Rama Diaw, rédactrice Web, nous livre son point de vue sur le sujet.

Qu’est-ce qui est selon vous, à l’origine de l’évolution ascendante de la perversité au Sénégal ?

Rama Diaw: Nous sentons aujourd’hui qu’il y a une véritable démission des éducateurs. Cette démission à leur rôle qui est d’éduquer et d’orienter impacte sur les valeurs intrinsèques qui, dans un passé proche, ont maintenu ce pays hors de l’univers de la perversité et d’autres situations encore pus délicates. Le trop de libertés accordé aux jeunes reste un élément déterminant dans cette ascendance.

Devrions-nous comprendre que la véritable cause est le problème de responsabilité ?

Rama Diaw: Certainement ! La responsabilité est toujours engagée dans ces situations. Ces problèmes ne sortent pas du jour au lendemain sans aucune raison valable. C’est le fil à aiguille entre les actes et les responsabilités. Je demeure dans l’idée qu’il y a des personnes qui ont manqué à leurs responsabilités, des personnes qui ont manqué de rigueur.

La sexualité, qu’elle soit discutée de façon intime ou flou, ne porte-t-elle pas préjudice à l’enfant qu’il faut préparer ?

Rama Diaw: Dans l’enseignement de la sexualité à un enfant, il y a toujours des paramètres à tenir en compte comme la manière d’enseigner à l’enfant. Elle ne doit pas être brutale ou menaçante,  le degré de maturité de l’enfant. Certains sont vigilants et très curieux. Sans enseignement, ils arrivent par l’observation et l’attente de certaines choses à expérimenter. Il faudra faire attention. D’autres ont moins de tact… mettent du temps, se cachent et après, dans un souci de crainte, pavanent sur toutes occasions qui leur permettent d’apprendre, notamment l’internet, les magazines, tout cela pour dire que lorsqu’on donne un enseignement sexuel à un enfant, il faut le préparer, le ménager avec intelligence et douceur pour ne point le perturber ou lui porter préjudice.

Que risque un pays dont quatre-vingt (80) pourcent de ses jeunes sont pervertis ?

Rama Diaw: Cela est bien évident : ce pays risque de sombrer dans le gouffre incontrôlable de la violence, du non-respect de la dignité et des droits humains, une dégradation des valeurs fondamentales, les traditions sombrent dans l’oubli et plus rien ne pourra être juste, sain et vrai. Ce pays va agoniser et mourir dans la désolation et la perversité.

Que pensez-vous des téléfilms qui participent parfois indirectement à la perversion des jeunes ?

Rama Diaw: J’aime bien la citation « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Pas uniquement parce qu’elle est vraie mais également parce qu’elle peut s’appliquer à beaucoup de principes de la vie. L’essor des ‘’téléfilms’’ a été un véritable bouleversement pour notre Sénégal qui souffrait déjà de certaines romances.

Leur mise sur le marché était régie par des objectifs de distraction, de consommation locale, d’enseignement. Et cela est bien dommage de constater qu’aujourd’hui ces objectifs sont perdus. Le marchandage du corps, le manque de pudeur en termes de mots et d’actes surplombent. Donc une science sans conscience !

Avez-vous un message à faire passer ?

Rama Diaw: La situation de notre pays n’est uniquement une affaire d’Etat, c’est l’affaire de tous. Chacun dans ses capacités doit pouvoir agir et pousser d’autres à agir. Ainsi, le respect, la solidarité et l’amour de notre partie nous sauveront.

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