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Diplomatie-Allons Enfants De La Patrie !

Diplomatie

Allons Enfants

De La Patrie !

Diagnostiquée politiquement morte après son exclusion du Ps pour refus de collusion avec l’ennemi, elle chante la vie avec Macky Sall ; les voies de la politique sont comme celles du Seigneur.

Anticiper les colères populaires, les exprimer pour atténuer les explosions potentielles semble être les armes de Aïssata Tall Sall à la tête du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur : son récent coup de sang n’a rien de diplomatique. Elle ratisse de haut en bas…pour celui qui lui a pourtant valu bien de déboires politiques.

La réaction fort peu diplomatique de Dakar dans la récente crise avec le Canada est à verser dans le plaidoyer de Aissata Tall Sall envers les enfants du Sénégal en errance dans le monde ; le niveau dans l’échelle des valeurs importe peu : le vendeur à la sauvette de l’esplanade des Droits de l’Homme de la Tour Eiffel a la même dignité que le diplomate, quelle que soit par ailleurs la juridiction de ce dernier : ce sont tous des enfants de la patrie à la recherche du jour de gloire.

Le recensement concomitamment envisagé des Sénégalais de la Diaspora dénote d’ailleurs de la nouvelle flamme de Dakar envers sa 15ème région et les enfants de patrie, surtout ceux en errance à travers le monde.
« Environ 4 % de la population totale, elle représente 40 % des ingrédients de la marmite ; les transferts de fonds de la diaspora représentent 12% du PIB national, et seraient en hausse constante, tandis que 60% des transferts des migrants vers le Sénégal proviennent d’Europe. 600 milliards annuels », selon diverses sources, cette Diaspora est d’un pouvoir électoral certain à l’extérieur, minime ailleurs mais tout aussi forte au Sénégal même.

La crise de la Covid-19 a inversé les tendances et les axes de la nouvelle solidarité nationale envers ces enfants de l’extérieur sont émouvants quand l’Afrique marque sa solidarité avec ses fils des pays développés. Juste retour des choses.

Déjà, l’affaire des Africains massacrés au Maroc en juin, l’affaire du 8 août en Allemagne avec l’assassinat du jeune Mouhamed Dramé de Ndiafatte avaient amené une vive réaction, comme chaque fois en cas d’entropie, au besoin par Twitter, ce qui nous éloigne des pneumatiques diplomatiques :

« Le secrétaire d’État Moïse Sarr suit cette affaire depuis le premier jour et est en contact étroit avec notre Ambassadeur à Berlin et la propre famille du défunt à Ndiaffat», dimanche 14).

Les récentes pressions sur la France dans le dossier des étudiants est une autre approche pour adoucir les conditions d’obtention des visas d’entrée et de séjour en Hexagone.
La philosophie reste la même : anticiper les colères populaires, soulever le couvercle de la marmite diplomatique pour laisser s’échapper de la vapeur pour éviter les débordements ; les récents incidents en France avec l’attaque consulat en donnent un aperçu.
La virulente réaction de la communauté internationale, jusqu’à l’Organisation des Nations-Unies, les fortes mobilisations des Sénégalais de l’extérieur et des partisans locaux de la commune volonté de vie commune donnent un sens à l’action d’un ministre sorti du moule de la plaidoirie où Me Aïssata Tall Sall excellait en Cour.
Et pourtant, le ministre sénégalais des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur était loin des instructions du président de la République, seul responsable de la diplomatie, chasse gardée : exclue de sa formation politique à cause de Macky Sall, elle ose le rallier quatre ans plus tard, après avoir créé sa propre formation et raffermi son trône torodo de Fouta.

C’est en 2017 en effet qu’elle est exclue du Parti socialiste dans une purge à la Staline qui laisse 61 éminents membres sur le quai de la réconciliation avec Macky Sall, tous devenus par la suite poil à gratter du régime, dont Bamba Fall, Khalifa Sall (ancien maire de Dakar), Barthélémy Dias (nouveau maire de Dakar) et tous ceux qui refusaient de signer l’armistice avec le pouvoir marron-beige.
Aujourd’hui, au delà du manifeste, il y a le latent où le Sénégal engrange des succès qui précèdent et survivent à la durée d’un mandat, surtout à la tête de l’Union africaine et dont on parle à peine : on ne fait pas de diplomatie sur la place publique.

P. MBODJE