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Difficultés économiques et corruption: Comment mettre fin à ce fléau dévastateur au Sénégal ? Ndiapaly GUEYE

Plus d’une centaine de milliards de francs CFA échappe chaque année au contrôle du fisc. Cette vaste cabale ourdie depuis fort longtemps par le fameux et puissant réseau triangulaire constitué par l’administration, les politiques et certains lobbies encagoulés est la principale explication à donner à cette situation économique et sociale si macabre que continuent de subir les populations sénégalaises. Toutes les niches d’opportunités de croissance à deux chiffres sont plombées.

LA CORRUPTION ET LES PRATIQUES DÉLICTUELLES AU SÉNÉGAL

La corruption suce, ronge, retarde toute velléité de croissance. La corruption est dans l’économie ce que le cancer est dans le corps humain. Cette caste restreinte s’illustre parfaitement dans son rôle de preneur d’otages d’une population estimée à plus de 17 millions d’habitants. Laquelle malheureusement ne dispose d’aucune sorte de souveraineté face à son propre destin. Que ce soit dans son système éducationnel, sécuritaire, sanitaire (vaccins contre Covid-19), alimentaire (SEN’EAU-AUCHAN), énergétique, trafic routier (EIFFAGE), foncier, tout comme son espace maritime, de même que ses ressources minières, pétrolières et gazières.

Tout échappe au peuple sénégalais pour se trouver entre les mains de puissants lobbies étrangers. Comme si les Sénégalais étaient d’éternels mendiants assis sur une mine de diamant et que leur ventre continue de crier famine, pour paraphraser Jean Ziegler. Ce phénomène de consanguinité systémique dans la mal gouvernance politique date des indépendances à nos jours. Voici déjà plus d’une soixantaine d’années que ça dure sans que les Sénégalais ne crient gare ! Pour que cette hideuse image de marasme économique cesse définitivement.

LE PIÈGE D’UNE MONDIALISATION : UNE AUTRE FORME DE RE-COLONISATION

À chaque époque son type de modèle qui lui correspond. L’ère de la colonisation étant révolue, survint un terme géopolitique plus adapté. Celui de la mondialisation. Elle est une créature des gouvernements qui ont décidé de mettre en concurrence leurs propres économies et modèles sociaux. On en connaît désormais le bilan : la création et la fortification d’empires, aux puissances déchaînées, américain et chinois. Deux seules puissances étrangères qui dictent leurs lois sur tous les modèles économiques de la planète. La concurrence est rude entre ces deux puissances, au grand dam des pays africains dont le Sénégal. Ce phénomène nouveau nous projette vers une situation de concurrence inhumaine où la raison du plus fort continuera à dicter sa loi par le biais d’une globalisation inégale à travers des échanges commerciaux inégaux entre pays pauvres et riches.

LA GLOBALISATION OÙ LA FIN DES SOUVERAINETÉS ÉTATIQUES

C’est un semblant de Généralisation au niveau mondial. Les États, soucieux de contrôler leurs territoires, ont de plus en plus de mal à faire face à ces multiples mobilités, à ce qu’on nomme « globalisation ». Les seuls et éternels perdants dans cette concurrence déloyale, ce sont les pays africains généralement pauvres. Lesquels pour s’en sortir sont contraints de brader toutes leurs ressources au détriment même de leurs populations locales et au profit de ces puissances étrangères qui ont entre leurs mains le beurre et l’argent du beurre.

Pour conclure, on ne le dira jamais assez, la Souveraineté numérique, sanitaire, alimentaire, sécuritaire, éducationnelle et culturelle, reste un impératif pour tout pays qui voudrait se défaire de l’étau des grandes puissances étrangères.

La tragédie que l’humanité entière est en train de vivre est entièrement due au fait que cet idéal de mode de vie calqué sur le modèle d’Être ensemble, vivre ensemble dans la diversité n’est qu’une hérésie de vœux pieux irréalisable.

Ndiapaly GUEYE,

journaliste indépendant email: ndiapalygueye@yahoo.fr