GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Désengorgement: Dakar perd sa population, les Niayes aussi Khadidiatou GUEYE Fall

Les zones de Bambilor, Tivaoune Peulh, Keur Massar deviennent des terres convoitées : la politique du gouvernement sénégalais pour désengorger Dakar d’une partie de ses 3 millions d’habitants est sur le point de connaître un résultat satisfaisant.

L’exode rural a été l’un des facteurs qui ont favorisé le peuplement de la capitale. De nombreux jeunes sont arrivés à Dakar pour se trouver un travail. Mais à force d’y travailler, on finit par s’y installer. Des familles entières ont fini par s’installer définitivement. Ce phénomène habituel et fréquent a fait de la capitale l’épicentre des activités commerciales pouvant aider les ressortissants à y gagner leur vie convenablement malgré la cherté de la vie qui y sied. Dakar était la direction de ressortissants des zones les plus reculées du pays. Mais…

Depuis un certain temps, la population a commencé à voir d’un autre œil des localités longtemps considérées comme incompatible avec leur aspiration professionnelle et le cadre de vie voulu. Avec la construction de l’aéroport international Blaise Diagne à Diass, la salle de conférence Abdou Diouf et le lotissement des cités dans les alentours, une tranche de la population a changé de destination : plusieurs pères de famille ont opté pour ces zones perçues auparavant comme inaccessibles. Avec l’autoroute à péage, la donne a complètement changé car nombreux sont ceux qui veulent quitter la capitale et ses banlieues proches pour se trouver un cadre de vie différent.

Youssou Aweufal Samb trouve ses origines en Casamance. Il est arrivé à Dakar pour poursuivre ses études supérieures et se trouver un emploi. Avec des demandes d’emploi sans succès, il décide de se lancer dans l’entrepreneuriat. Des prospections intenses lui ont permis d’avoir un aperçu des milieux réclamant plus de besoins dans son domaine d’activité qu’est la quincaillerie. Dès lors, Youssou cogite son projet et parvient à se trouver un terrain à Bambilor.

D’après Youssou, presque tous les terrains de la localité sont en construction. Il confie que son déménagement vers Bambilor est d’abord motivé par la convoitise de la zone, ensuite pour faire profit vu l’évolution des bâtiments construits et enfin la sérénité qui règne sur le lieu. “C’est la stabilité qui attire les gens. Contrairement aux banlieues et centre-ville où les bruits, tintamarres et autres dérangent certaines personnes. Les gens ont compris cela et c’est la raison pour laquelle certains achètent des terrains en réserve pour le construire dans un futur proche. Je crains que Bambilor, Diamniadio, Tivaoune Peulh et alentours deviennent des villes de luxe avec la construction de ces cités et la proximité avec la nouvelle université de Diamniadio qui est à 25 minutes”, soutient-il. Pour Youssou, l’intelligence est de se trouver un terrain qui pourra servir plus tard car Diamniadio et alentours seront très convoités.

En somme, la politique du gouvernement sénégalais pour désengorger Dakar d’une partie de ses 3 millions d’habitants est sur le point de connaître un résultat satisfaisant. Que ça soit Bambilor, Diamniadio, Keur Massar, Keur Ndiaye, Tivaoune Peulh, les Sénégalais y migrent timidement pour se donner un cadre de vie différent de celui de Dakar, retrouver le calme, se faire profit avec les activités occasionnées par les milieux et en enfin laisser le souffle à “Dakaru”.