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De l’homosexualité dans nos écoles: Rien de nouveau sous nos cieux ! Fanny ARDANT

Le Sénégal avait participé en cachette aux travaux de l’Unesco et l’heure est à la concrétisation

Ça ne devrait vraiment pas en surprendre plus d’un que les élèves soient soumis à une épreuve qui fait la promotion de l’homosexualité. Ce qui devrait par contre alerter d’autres, c’est la manière scrupuleuse que les responsables de l’éducation usent pour faire un sondage sur l’orientation sexuelle des potaches.

Les faits.
Vendredi 28 mai, l’inspection administrative de Rufisque a proposé aux élèves de Terminales L, pour les besoins de l’examen blanc, un sujet d’anglais qui promeut une acceptation de l’homosexualité. Dans la lettre soumise comme épreuve, un jeune nommé Michael explique à ses parents qu’être “gay” lui a appris « la tolérance, la compassion et l’humilité ». Dans l’étape suivante de l’examen, deux sujets de rédaction ont été proposés aux élèves. Le premier est de savoir quels sont leurs sentiments après avoir lu la lettre, le second consiste à demander aux élèves s’ils sont pour ou contre l’exclusion sociale des homosexuels au Sénégal et pourquoi. Ce qui conclut un sondage sur l’acceptation de l’homosexualité pour les jeunes sénégalais.
Et pourtant il y a même pas une semaine, le 23 mai exactement, des Sénégalais sont sortis en masse dans la rue pour clamer la criminalisation de cette pratique contraire à la religion et aux valeurs. Pris d’assaut par la réaction des Sénégalais sur les réseaux sociaux, le ministère de l’Education nationale a promis de situer les responsabilités et de sanctionner les auteurs à la mesure de la faute. « Le ministère de l’Education nationale rappelle que les curricula et les programmes de notre système éducatif demeurent scrupuleusement adossés à nos valeurs et à nos croyances, conformément à la loi d’orientation et à la lettre de politique générale secteur Education. Le président Macky Sall a affirmé et réaffirmé cette position publiquement et devant les chefs d’Etat des plus grands pays du monde.
A la suite de la polémique engendrée par l’épreuve d’anglais proposée aux élèves dans le cadre de l’examen blanc organisé par l’académie de Rufisque, le ministère de l’Education a déjà engagé une enquête administrative pour situer toutes les responsabilités. En conséquence, les responsables seront identifiés et des sanctions à la mesure de la faute seront prises aux fins d’empêcher qu’une pareille situation ne se reproduise », a indiqué Mohamed Moustapha Diagne, directeur de la formation et de la communication et porte-parole du ministre Mamadou Talla.

Mais à quoi joue le ministre de l’Education ? Puisque en décembre dernier, l’introduction d’un nouveau programme sur la « sexualité » proposé par l’Organisation des Nations-Unies pour l’Éducation, Sciences et la Culture (UNESCO), lors d’un séminaire à Saly, avait fait les choux gras de la presse ; d’ailleurs, le ministre Mamadou Tall a été pris en flagrant délit de mensonge dans son jeu de yo-yo avec les Sénégalais lorsqu’il sert une version trompeuse sur la question. Autre que celle donnée à l’Unesco. Car, une copie du communiqué démontre le contraire. L’arrêté en question, signé le 18 décembre 2020, mentionne que c’est bien lui le ministre à travers son bureau « Genre » qui a organisé cet « Atelier de restitution de la revue et de l’analyse de l’intégration de l’éducation de la reproduction dans les programmes scolaires au Sénégal » avec le consultant de l’UNESCO chargé de vendre l’intégration des nouvelles mutations de la sexualité moderne avec la promotion de l’homosexualité et de l’identité de genre.

Le G7, qui regroupe les syndicats d’enseignants les plus représentatifs du primaire et du secondaire, est monté au créneau pour dire niet. « Parce que l’homosexualité ne fait pas partie de la culture sénégalaise », soutient le syndicat. Parce que dans ce module, l’agence onusienne « veut encourager les jeunes à accepter les relations sexuelles de tout genre, en changeant la notion de famille. Inciter également les jeunes à ne plus stigmatiser les homosexuels. De plus certaines matières comme l’éducation physique ont été aussi ciblées par l’Unesco pour montrer aux élèves les positions sexuelles. ». De plus ce module de l’UNESCO viole l’article 6 de la loi d’orientation de l’Éducation nationale no 91-22 du 30 janvier 1991 qui dit explicitement : « L’Education nationale est sénégalaise et africaine : développant l’enseignement des langues nationales, instruments privilégiés pour donner aux enseignés un contact vivant avec leur culture et les enraciner dans leur histoire, elle forme un Sénégalais conscient de son appartenance et de son identité. Dispensant une connaissance approfondie de l’histoire et des cultures africaines, (…). »
Après ce refus massif et le tollé que s’en est suivi dans les médias et réseaux sociaux, Mamadou Talla, ministre de l’Education nationale, a voulu montrer la position du gouvernement du Sénégal sur cette question. Mais cela n’était qu’un jeu de dupe.

Selon Mamadou Talla, « il n’a jamais été question pour le Sénégal, de discuter d’une quelconque refonte des curricula ainsi que d’une introduction de l’éducation sexuelle dans les programmes d’enseignement scolaire ». Ainsi, le ministre en charge de l’Education nationale de préciser lors d’une visite à l’Institut national de formation des jeunes aveugles (INEFJA) à Thiès, que « le Sénégal n’a aucunement envisagé la promotion de l’homosexualité dans les écoles ».

Mais ce qui s’est passé à Rufisque montre encore que le ministre de Mamadou Talla n’est pas digne de confiance pour l’éducation des enfants sénégalais. Dans un pays normal, il aurait présenté sa démission…