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Covid-19 et transports publics: Mini bus, maxi virus Khadidiatou GUEYE Fall

Il est 12h. Dans le mini-bus « Tata » de la ligne 42 en provenance de Guédiawaye, les passagers se bousculent. Le mini-bus déborde de passagers à destinations différentes mais sur un itinéraire unique. Le climat est favorable pour choper le virus. Si certains portent leur masque correctement, les uns l’accrochent au menton, d’autres couvrent partiellement la bouche. Une manière de constater la négligence des Sénégalais. Non sans oublier le niveau d’entêtement flagrant de la population : les passagers semblent pénards, aucun danger ne les guette entassés de la sorte, semble-t-il.

A l’arrêt du « croisement Béthio », une vingtaine de jeunes se fraie difficilement le chemin vers  l’intérieur. La même situation se répète au rond point “Case ba”. Ce qui a soulevé la tension dans le moyen de transport.  Un vieux se met à rouspéter. “Pourquoi vous nous entassez comme des vaches? C’est l’argent qui vous intéresse”, grogne-t-il à l’endroit du conducteur et du receveur.” Et nous les passagers qu’en est-il de notre santé? Il faut respecter les recommandations du ministre” se défoule le vieux en masque noir. Assis derrière le bus tout au fond, il s’acharne contre le chauffeur et son receveur.

La même situation se note dans presque tous les transports en commun. A hauteur du croisement 22, un policier demande au chauffeur de se garer. En possession de ses pièces, le policier oblige le chauffeur de respecter les mesures en se limitant le nombre de passagers recommandé dans le communiqué du ministre des Transports. Se lamentant, il suit le policier en réclamant les pièces du bus. Finalement, le chauffeur a demandé au receveur de respecter les 40 passagers.

Interpellé, le chauffeur pense que le ministre devrait limiter les passagers en maintenant les places assises pour être précis. “La solution est simple : si toutes les places sont occupées, on interdit le surnombre. C’est ce qui devait être le contenu du communiqué du ministre des Transports”, a suggéré le chauffeur au volant.

Dans ledit communiqué, il est précisé que dans les autobus urbains de 12 mètres exploités par la société Dakar Dem Dikk, un maximum de quatre-vingt (80) places, sur cent dix (110) places disponibles, seront occupées par les voyageurs. “Dans les minibus urbains exploités par l’Association de financement des transports urbains de Dakar (Aftu), un maximum de quarante (40) places, non compris le personnel de bord, sur cinquante (50) places disponibles seront autorisées à l’exploitation. Concernant les autocars et minicars communément appelés Ndiaga Ndiaye et Cars rapides, les places debout sont interdites ” note-t-on dans le document du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.

Le ministre Mansour Faye a rappelé dans l’arrêté que le port correct du masque est obligatoire pour toutes les personnes à bord des véhicules de transport public et privé de voyage dès que leur nombre est supérieur à un.

Cet arrêté est foulé au pied par la quasi-totalité des chauffeurs et  la population. Le nombre de passagers dépasse les 40 dans les moyens de transport en commun. Raison pour laquelle les policiers procèdent au retrait des pièces de voiture. Du côté de la population, le niveau d’immaturité et d’entêtement reste des phénomènes qui favorisent la propagation du virus.

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