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Covid-19 au Sénégal, Plus de 5.000 enfants retirés de la rue: Ils sont vulnérables parce que séparés de leurs familles Entretien dirigé par Fanny Ardant

Vulnérables, parce que séparés de leurs familles. Ces enfants talibés, âgés entre 5 et 15 ans, vivent de mendicité et petits larcins dans les rues de Dakar. Entre promiscuité et insalubrité qui les exposent aux maladies, leurs conditions de vie, déjà précaires, ont empiré depuis la pandémie du Coronavirus.

Pour protéger cette couche vulnérable exposée aux risques de contamination et de propagation de la Covid-19, l’État du Sénégal a mis en œuvre un projet dénommé  « zéro enfant dans la rue ».  Au cours de ces opérations de retrait dans le cadre de la riposte Covid-19, « plus de 5.000 enfants ont été retirés des rues sur l’ensemble du territoire national », révèle Niokhobaye Diouf, le directeur de la Promotion des Droits de l’Enfant, dans cet entretien accordé au quotidien « Le Devoir ».

Niokhobaye Diouf
Niokhobaye Diouf, directeur de la Promotion des Droits de l’Enfant

Le Sénégal est touché depuis le 2 mars dernier par la pandémie du Coronavirus ; existe-t-il un plan de riposte face à la vulnérabilité des enfants ?

En terme de réponse appropriée au contexte, face à la vulnérabilité des enfants, surtout ceux en situation de rue, madame la ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, Ndèye Saly Diop Dieng, a mis en œuvre le plan de Protection d’urgence des enfants dans la lutte contre la Covid-19, zéro enfant dans la rue, qui s’inscrit dans le dispositif national de riposte.

Par-delà la pandémie, l’objectif général vise Zéro enfant dans la rue, à travers le retrait d’au moins 20.000 enfants en situation de rue, dont 10.000 à Dakar et 10.000 dans les autres régions. Dans cette perspective, le dispositif opérationnel est articulé autour des trois points suivants : 1) le retour des enfants dans leur famille d’origine ou dans des familles d’accueil,

2) La prise en charge d’urgence des enfants en rupture familiale au niveau des centres publics ou privés aménagés en la circonstance, conformément aux normes standards de protection,

3) Le retrait systématique de tout autre enfant trouvé en situation de rue, conformément à la loi.

Dans sa croisade, le projet de protection d’urgence des enfants a été renforcé, conformément aux directives de Monsieur le  président de la République, Son Excellence M. Macky Sall, par un dispositif spécial de protection sociale des enfants en situation difficile sur l’ensemble du territoire national, en collaboration avec les ministres de l’Intérieur, de la Justice, de la Santé et de l’Action sociale. Ce dispositif vise à garantir une protection sanitaire et sécuritaire aux enfants en situation de risque et s’articule autour de quatre points :

  1. I) le retrait systématique, la mise à l’abri et la prise en charge provisoire de tout enfant en situation de risque sécuritaire ou sanitaire dans la voie publique ;
  2. II) le secours et le sauvetage de tous les enfants retenus dans des conditions dites de confinement pouvant mettre en péril leur santé et leur sécurité ; III) l’organisation du retour systématique de ces enfants dans leurs familles respectives ; IV) le signalement des enfants de nationalité étrangère en vue de leur protection avant leur retour en famille, dans le respect de leur dignité, conformément à la réglementation.

Comment et à travers quels mécanismes ce projet a-t-il été mis en œuvre ?

À travers le mécanisme de coordination de la Stratégie nationale de Protection de l’Enfant (SNPE), le  Secrétariat exécutif national de Protection de l’Enfant, sous la présidence de madame le ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants regroupe tous les acteurs clés œuvrant dans le secteur de la protection de l’enfant.

C’est ainsi qu’elle a mis en place, au sein de ce Secrétariat, une cellule de coordination, de veille et de suivi du projet de protection d’urgence des enfants contre la Covid-19, en y associant des institutions religieuses et des personnes ressources, suivant une démarche inclusive et participative.

La mise en œuvre du projet “Zéro enfant dans la rue” a nécessité l’implication et la collaboration des différentes parties prenantes au niveau central, à savoir le ministère de la Justice, le ministère de l’Intérieur, le ministère de la Santé et de al’Action sociale, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, le ministère des Finances, mais aussi les organisations de la société civile et les partenaires techniques.

Au niveau opérationnel, les comités départementaux de Protection de l’Enfant, en étroite collaboration avec les collectivités territoriales et les organisations socio-communautaires, ont permis une bonne dynamique soutenue par une campagne de communication à base communautaire.

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