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Coup d’état au Mali – L’armée met fin à la respiration démocratique Par Mohamed Bachir DIOP

Le coup d’état intervenu ce mardi 18 août à Bamako était prévisible. Après plusieurs semaines de manifestations ponctuées par des violences et qui se sont soldées par la mort de plusieurs personnes, le Mali, en proie à des soubresauts post-électoraux et des violences djihadistes vient de connaître son troisième coup d’état. L’élément déclencheur aura été l’élection partielle de quelques députés, invalidée par la Cour constitutionnelle mais… validée par le président de la République. Du coup les manifestations se sont amplifiées malgré les appels au calme et les tentatives de médiation initiées par la CEDEAO. L’élément galvanisateur a été l’Imam Mahmoud Dicko, un homme charismatique qui a soutenu sans réserve cette jeunesse malienne décidée à ne pas se laisser dicter sa conduite par une classe politique en déphasage avec les aspirations de la population. Djihadistes d’un côté, meurtres et exécutions sommaires perpétrés par des militaires sur des populations civiles de l’autre et, pour ajouter à l’insécurité ambiante, attaques à caractère raciste d’autre part, tous  les ingrédients étaient réunis pour que le pays s’installe dans une instabilité chronique. Face à la montée des périls et l’échec de toutes les tentatives de médiation, il était donc prévisible que l’armée malienne intervienne avec ses grosses bottes.

Mais ce coup d’état a été aussi surprenant que prévisible. En l’état des manifestations qui prenaient de l’ampleur mais qui avaient commencé à être maîtrisées par les forces de sécurité, l’intervention intempestive des militaires n’avait pas lieu d’être, surtout parce que la porte au dialogue restait ouverte et que la classe politique n’y était pas totalement hostile malgré l’intransigeance de la jeunesse. Mais le coup est déjà parti.

 

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