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Coin d’histoire: Mame Less Dia, fondateur du Politicien et précurseur de la presse indépendante et satirique au Sénégal Par Mohamed Bachir DIOP

Je l’appelais Pa’ Less

 Il tenait, à la fois, d’André Malraux, de Maxime Gorki, de Bertolt Brecht et de Kotche Barma.

Il y a trois ans, pour rendre vivace la mémoire de Mame Less Dia, sa famille avait organisé un colloque sous la direction de son fils aîné, Demba Dia. Demba est un économiste qui a obtenu ses diplômes supérieurs en France et, à son retour, il a d’abord travaillé avec son père avant d’atterrir à la BCEAO pour exercer son vrai métier en tant que spécialiste de la monétique.

Mame Less Dia est ce personnage hors du commun que la jeune génération de journalistes ne connaît que de nom mais qu’elle devrait apprendre à connaître plus profondément. Il tenait de l’écrivain, de l’artiste plasticien, de l’homme politique, du manager et de l’homme du «petit peuple». Faire son portrait relève de la gageure mais dire son histoire est assez aisé tant l’homme était entier, ne cachait aucun secret qui ne soit familial ou politiquement stratégique.

J’ai eu le plaisir et le très grand honneur de travailler avec lui pendant quelque quatre ans après l’avoir fréquenté plus de six ans auparavant. Lorsqu’il a décidé dans un premier temps de prendre sa retraite comme journaliste, il m’avait «offert» son journal, Le Politicien, en me le cédant au franc symbolique lors d’une cérémonie tenue à l’hôtel Le Djolof (devenu plus tard hôtel Ambassadeur) en présence de personnalités aussi diverses que l’insaisissable artiste Joe Ouakam et le brillant Bara Diouf,  ancien PDG du quotidien national Le Soleil.

Mon aventure comme Directeur de publication du Politicien n’aura duré que le temps d’une rose car je n’avais ni les relations publiques, ni la fortune, ni des amis fortunés pour poursuivre à bien cette formidable opportunité. Aussi fut-il obligé de quitter sa retraite pour venir m’épauler en créant une Agence de Communication dénommée Less Com où j’ai travaillé avec son fils aîné et l’épouse de celui-ci.

Pour le coin d’histoire que je propose dans cette édition du Devoir, je vais emprunter plusieurs passages d’un texte de haute facture écrit par son vieil ami et compagnon de lutte, le Rufisquois Mamadou Wade, éminent économiste que la Nation sénégalaise n’a jamais su utiliser à bon escient mais qui, comme un poisson dans l’eau, a su se mouvoir dans le Sénégal des multiples contradictions.

Mamadou Wade, lors du colloque consacré en Mame Less Dia en 2017, a produit un texte qui dit Mame Less. Le Mame Less révolutionnaire professionnel, Mame Less le journaliste intrépide et quelque peu iconoclaste, Mame Less l’anticonformiste, Mame Less l’homme du peuple…

 

 

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