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Chronique : L’ambiguïté des coalitions

L’ambiguïté des coalitions
Hypothéquer les intérêts personnels pour l’intérêt général et consolider le combat patriotique envers son peuple n’est pas le propre des politiciens

La chronique de notre correspondant en France

L’entente et la cohésion en politique dans notre pays souffrent énormément au travers des clichés de bonne organisation opposée d’engrangement de mécontentements infinis dans les partis. La finalité d’une si belle entreprise se cogne toujours aux réalités sur le terrain. Au bout du compte, on cache mal les intérêts personnels liés à des positionnements sur les listes électorales et sur les préférences démesurées portées sur des candidats par rapport à chaque groupe.
Très souvent, les partis ou groupes qui forment les coalitions plongent leurs concitoyens dans un discours d’apparence totale, tout en restant scotchés à leurs propres partis au détriment de la philosophie et de l’idéal de la coalition elle-même.
L’homogénéité dans une coalition n’est jamais parfaite ou totalement définitive, cause pour laquelle les partis, au sortir de chaque rencontre, vont rendre compte à leurs bases pour revenir dans la grande coalition avec plus d’exigences liées aux intérêts de leurs groupes initiaux ; tous les partis, après chaque rencontre au niveau d’une coalition, rendent compte de leurs travaux à leurs bases. Ces dernières leur donnent de nouvelles directives à suivre et à appliquer à nouveau dès leur retour dans les regroupements.
L’implosion des grandes coalitions devient tout à fait naturelle. Elle provient souvent d’une mésentente liée aux avantages immédiats des uns des autres, et au poids électoral de la représentativité de leurs formations individuelles.
Il y va souvent des conciliabules entre les partis qui coalisent quand l’intérêt commun est la seule option qui vaille.
Les difficultés de positionnements, d’intérêts et de considération révèlent qu’au bout des conquêtes, ces grandes ententes éclatent en morceaux.
Hypothéquer les intérêts personnels pour l’intérêt général et consolider le combat patriotique envers son peuple n’est pas le propre des politiciens.
C’est pourquoi tous les partis sont animés par un seul but : conquérir le pouvoir tout seul ou en groupes en mettant leurs intérêts personnels cachés au-dessus de tout.
En 2019, les candidats qui sont allés à la présidentielle n’avaient cure des difficultés du PDS et de « Taxawu Sénégal » de ne pouvoir compétir. La même logique politicienne voudrait, en 2024, que Khalifa et Karim n’aient cure de ce qui pourrait advenir à un autre parti qui hier les avait royalement ignorés. Comme quoi, les uppercuts politiques entre partis n’aident pas les oppositions à prendre le pouvoir. C’est dire que les relations dans les coalitions ne sont qu’un éternel jeu de dupes.
D’où la fidélité en son propre parti politique reste le meilleur gage pour se compter mais aussi et surtout, réussir grâce à son propre électorat.
Pour augmenter les chances de gagner une élection tout en rendant le jeu démocratique plus clair, il faudrait que les partis reconnaissent la valeur des coalitions mues par un large électorat, afin de bénéficier, au deuxième tour, de toutes leurs voix.

Tidiane SÈNE,
Toulouse