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Chauds, chauds, les bus ! Les nerfs sont tendus

Société-Climat conflictuel dans les bus

Chez les passagers et les receveurs,

les nerfs sont encore plus tendus

La chaleur ne convient pas à certaines personnes. Surtout pas à celles qui prennent les transports en commun modernes. Les bus sont devenus un cadre de conflits. Entre passagers, la proximité pose problème ; entre receveurs, chauffeurs et usagers, l’appoint et l’arrêt sont les causes des disputes. Les concernés tirent chacun de leur côté.

Par Khadidiatou GUÈYE Fall,
Cheffe du desk Société

Bien que les relations entre les usagers des bus et les receveurs n’aient pas toujours été agréables, en général la chaleur y ajoute son grain de sel.
Dans les bus, il y a toujours un élément qui perturbe le trajet.
Cette usagère de la ligne 28 ne contredit pas ce fait. Vendeuse à Petersen, elle prend le bus chaque jour, à 07h du matin à Hamo 6-Guédiawaye pour se rendre à son lieu de travail.

Elle fait savoir que les disputes surviennent très souvent en bagarre entre passagers. « Les passagers entre eux ne se tolèrent rien. Quand les bus débordent, ils commencent à se lamenter. Ils se plaignent tout le temps quand d’autres passagers veulent monter. Parfois, les vicieux entrent dans le bus juste pour satisfaire leur libido. Beaucoup de choses se passent dans les bus. Les chauffeurs de bus aussi nous font de sales coups aussi. S’ils n’aperçoivent pas de clients à l’arrêt de bus, ils ne s’arrêtent pas. Ceci déclenche la colère de passagers arrivés à destination et qui veulent descendre », raconte la vendeuse de cakes.
Notre interlocutrice met l’accent sur les relations conflictuelles entre ceux qui sont debout et ceux qui sont assis. Elle ajoute que durant la période de chaleur, ça devient pire : « On souffre durant le trajet ; les conditions ne sont pas favorables, il n’y a pas assez de places pour s’asseoir. Les bus sont pratiquement tous surchargés des fois ». L’usagère de la ligne 28 dénonce également les courses de vitesse. « Les voleurs ne se lamentent pas quand les bus sont surchargés. Ils en profitent pour voler sans qu’on les démasque ».

Cette receveuse pointe du doigt les clients. Ndèye Mbaye préfère taire la ligne qu’elle sert. Du genre belliqueux, elle avoue qu’elle se dispute chaque jour avec les clients.
D’après elle, certains passagers sont indisciplinés. « Ils savent bien que le matin nous n’avons pas de monnaie, quand tu leur écris la monnaie, ils attendent l’arrivée pour la réclamer. Certains demandent l’arrêt à deux ou zéro mètre de l’arrêt et le chauffeur dépasse l’arrêt et ne s’arrêtera qu’à l’arrêt suivant. Ils comprennent pas que nous ne faisons que notre travail », se défend la receveuse

Le chauffeur de bus est aussi indexé quand il abandonne son itinéraire. De courte taille, ce chauffeur adore conduire dans l’accalmie. Mais en général, les propos à son endroit sont tellement blessants qu’il ne se retient pas de répondre aux provocation : «  Depuis que les travaux du Brt ont démarra, il est impossible de prendre les itinéraires normaux. Nous sommes obligés de prendre des déviations pour arriver aux arrêts de bus. Mais les clients ne comprennent pas cela, ils re jettent tout sur nous pensant que nous le faisons exprès. Encore qu’ils ne savent pas comment parler à une personne, et moins avec une personne qui conduit ».

Le chauffeur de bus fait savoir que les bus n’ont pas de problème, ce sont les clients qui en cherchent tout le temps : «  Les clients cherchent toujours des problèmes, si ce n’est avec un autre passager, c’est avec le receveur ou le chauffeur. Ils doivent savoir comment parler à une personne et trouver la monnaie au lieu de trouver une occasion pour s’acharner contre nous ».

C’est la guerre dans les bus. Les passagers se disputent pour marquer leur territoire afin que l’autre passager ne le bouscule pas. Dans certains cas, les receveurs et les chauffeurs se montrent despotes à l’égard des clients.