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C’est la période hivernale, ça sent l’ennui: La population craint une saison de pluies traumatisante Khadidiatou GUÈYE Fall

La saison des pluies pointe son bout de nez. Dans certaines localités, des gouttes de pluies ont déjà atterri au sol. Les agriculteurs s’impatientent de semer les graines. Mettant à leur disposition tous les accessoires nécessaires pour entamer les semences, ils s’activent à la préparation du sol. Mais pour quelques Sénégalais, l’arrivée de l’hivernage rime avec angoisse et crainte. Car les inondations sont inévitables surtout dans la banlieue dakaroise.

Malgré l’engouement qui accompagne certains investisseurs dans le domaine de l’agriculture, une partie de la population est inquiétée par les conséquences néfastes que la pluie cause habituellement chaque année.

Ndama est une citoyenne sénégalaise qui voyage tout le temps. En général, elle passe l’hivernage au Sénégal pour profiter du beau temps. Mais, hélas, elle est souvent témoin de la situation désolante que vivent les Sénégalais. « L’hivernage au Sénégal est trop traumatisant. Les inondations notées l’année passée ne devraient plus se reproduire, bien sûr, si des opérations de prévention des inondations sont en perspective » soutient l’émigrée.

D’après Ndama, l’image que Dakar donne après les pluies ne l’encourage pas à venir s’installer définitivement. Elle cible les canaux d’évacuation des eaux de pluies qui sont parfois inutilisables en période hivernale : « La population aussi est fautive : des canaux prévus pour évacuer les eaux sont mis dans des états pathétiques par la population elle-même ». Le principal souci de Ndama, c’est l’état des routes et de certaines zones après la pluie.

Cet élève en classe de troisième au Cem Pikine Est s’inquiète pour le déroulement de leur examen alors que l’année scolaire se poursuit en plein hivernage. “S’il s’avère qu’on doit faire l’examen du Bfem au mois d’août, ce sera catastrophique pour nous. La pluie ne va pas attendre la fin des examens pour se déverser. Déjà nos écoles ne sont pas en bon état, alors si la pluie s’y ajoute, ce sera difficile” a réagi l’élève. Il a été pessimiste quand les autorités ont repoussé les examens jusqu’au mois d’août. C’est pourquoi, le candidat fait appel à l’État de s’assurer que toutes les mesures vont être prises au préalable avant l’entame des examens du baccalauréat et du Bfem sur toute l’étendue du territoire.

D’un autre côté, les chauffeurs crient leur désarroi. En effet, de Guédiawaye aux Parcelles assainies en passant par Golf, les routes sont partiellement exploitables. Et ce, pour le compte du Brt. Avec l’arrivée de l’hivernage, les routes seront encore plus difficiles à emprunter qu’elles ne le sont déjà.

Adama Fall est chauffeur de taxi. Il craint une situation pire.” Depuis que les travaux du Brt ont commencé, nous rencontrons d’énormes difficultés pour circuler. Les voies qui nous sont réservées sont trop étroites. Et ça nous prend beaucoup de carburants et de temps pour arriver à temps. Alors si l’hivernage arrive avec ces travaux, je n’ose pas imaginer les dégâts, en plus les canalisations prévues pour l’évacuation des eaux sont aussi éliminées pour l’instant en attendant que les travaux prennent fin”, déplore le chauffeur de taxi.

En somme, l’arrivée de l’hivernage n’enchante pas tout le monde. Si les cultivateurs en profitent pour faire une belle récolte, les élèves craignent des inondations des écoles à la période des examens, les chauffeurs manifestent leur pessimisme face aux travaux du Brt qui risquent de connaitre des perturbations avec l’hivernage.