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Ces cerveaux en fuite

Une question : Que sont devenus les bacheliers sénégalais  revenus

au Sénégal ?

Souvent découragés par le sort de leurs collègues revenus au pays, les ingénieurs sénégalais diplômés des grandes écoles préfèrent aller grossir les rangs des grandes compagnies européennes, décourageant les bailleurs soucieux de renforcer les ressources humaines africaines.

Une question : Que sont devenus les bacheliers sénégalais qui après les classes préparatoires et leurs formations en écoles d’ingénieurs sont revenus au Sénégal ?
Lorsque j’étais le chef du département “Études stratégiques et Planification” à la direction générale de l’ASECNA, en vue d’assurer une relève de qualité, j’avais pu obtenir un engagement de la coopération française à accorder une bourse pour tout ressortissant d’un État membre de l’ASECNA qui réussit le concours d’entrée dans une école aéronautique.*
J’avais aussi effectué une mission à mon ancienne école l’ENAC à Toulouse pour inviter les étudiants ressortissants des États membres de l’ASECNA qui y étaient en formation à venir passer quelques jours dans nos différents services aéronautiques.
Ceci a été fait. Je me rappelle qu’une élève ingénieure sénégalaise était venue dans ce cadre se familiariser avec nos services aéronautiques. D’ailleurs, elle avait séjourné quelques temps dans mon service.
À la fin de ses études, je ne l’ai pas vue revenir. En interrogeant la coopération française j’ai appris qu’elle était partie travailler chez Air France.
Mon interlocuteur à la coopération française m’avait alors dit qu’il n’était pas là pour financer des formations pour la grande compagnie française laquelle avait les moyens de recruter des ingénieurs français. C’est ainsi qu’a pris fin cette initiative.
J’ai appris par la suite que la jeune ingénieure avait été découragée par ce qu’elle avait vu et qu’elle ne voulait pas connaître le sort de ses collègues qui sont revenus au pays.
Il faut dire qu’à l’époque, des services très en vue étaient sous l’autorité de personnes très loin d’avoir les profils requis par le statut particulier du corps des fonctionnaires de l’aéronautique civile fixé par un décret qui est publié au Journal officiel du Sénégal.
Peut-on donner tort à cette fille ?
Pour ne pas décourager les hauts cadres formés à l’étranger, notamment en France, à rentrer, il faut que les nominations tiennent rigoureusement compte des critères définis dans les statuts particuliers des différents corps techniques des fonctionnaires. En général, le Sénégalais, après ses études, préfère, de loin, revenir chez lui, pour se mettre au service du développement de son pays et vivre auprès de ses proches. Il y’a peut-être des exceptions. Certainement !

Ababacar Sadikhe DIAGNE,

Ancien élève des classes préparatoires aux Grandes écoles,
Ingénieur diplômé de l’ENAC,  Toulouse,  France, et du MIT, Cambridge, USA.

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*Il faut dire qu’il y a eu beaucoup d’échecs non pas à cause des capacités de nos étudiants mais dus au cadre des études auquel il est difficile de s’adapter.
Voilà pourquoi l’initiative de faire les classes préparatoires au Sénégal est une initiative à saluer

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