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Bargny: Évolution démographique depuis les années 60, ce qui a changé dans son homogénéité religieuse Gorguez

Dans les années soixante, Bargny comptait environ 16.000 habitants. Tidianes, Mourides ou Khadres, ils convergeaient tous vers une même place pour commémorer la prière de la Korité et de la Tabaski. Quand la communauté Layène se rendait à Yoff pour la Korité, et célébrait la prière de Tabaski en solo sur la place réservée à cet effet.

 Les rares résidents non Bargnois d’origine et de confession catholique étaient Marie, une dame de la Casamance dont la maison jouxtait le marché central. Marie s’était même adonnée à l’expérimentation probante de la riziculture sur les bassins de rétention d’eaux de pluie dans la zone de Fincone ! En plus de la famille Mendy de N’Diolmane et des enseignants affectés à l’unique école primaire mixte de 1922 à 1961.Par leurs patronymes, nous pouvons citer messieurs Véra, Sagna, Emmanuel Sobel Diouf, ancien député-maire de Joal-Fadiouth…etc. Ce dernier n’hésitait même à troquer sa chemise saharienne contre un grand boubou pour, le vendredi, aller à la prière de la grande mosquée avec les Fall Samba, Badara Diouf, Diaw Coly…etc. Il n’en demeure pas moins que beaucoup d’élèves bargnois ont fait leurs classes primaires à l’Immaculée Conception de Rufisque !

Inutile de dire donc que l’observance calendaire, Korité, Tabaski et même Tamkharite en ordre dispersé confrérique n’était pas chose connue comme c’est devenu la règle ! En dépit, à l’époque, de l’inexistence de la télévision, du portable et des médias sociaux ! Dans toute la zone Afrique de l’Ouest, la communauté musulmane s’accordait à observer le début, la fin du Ramadan, la Tabaski et autres célébrations musulmanes dès que l’apparition du croissant lunaire était constatée dans un de ces pays qui la relayait officiellement aux autorités des autres pays !

Pour revenir au contexte bargnois, force est d’admettre que ce tissu social homogène et par excellence musulman de jadis devra faire avec la dilution démographique et confessionnelle qui s’est opérée avec le temps, pour ne pas croire que Bargny sera à l’abri de changements inéluctablement enclenchés par des mouvements migratoires dus à des affectations professionnelles relevant de l’enseignement, l’armée ou des impérieuses nécessités d’élire domicile à quelques encablures des industries employeuses comme la Sococim leur ayant aménagé des cités-castors sur le périmètre communal.

Il nous reste par conséquent à souhaiter que Bargny sache tirer tous les avantages d’une cohabitation multi-ethnique, confrérico-religieuse susceptibles de conjuguer leurs efforts pour l’avènement de lendemains meilleurs : avec désormais des Bargnois d’adoption chrétienne devant jouir de tous les droits légaux pour l’implantation de leur lieu de culte (Église) jusqu’à ce qu’un € des leurs prétende de droit à devenir maire-esse- de la ville.