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Audit du fichier électoral et de reforme des lois électorales: Le Pds veut signer un retour bien tardif Charles Thialys SENGHOR, Desk central, Le Devoir

Après avoir boycotté le dialogue national devant servir à aplanir les contentieux, même électoraux, le Parti démocratique sénégalais (Pds) revient pour réclamer sa place dans l’audit du fichier électoral et de réforme des lois électorales. Un retour bien tardif car de nombreux points de consensus ont été trouvés en son absence.

Le Parti démocratique sénégalais (Pds) s’est fendu, le 4 janvier 2021, d’une “si longue lettre” adressée au ministre de l’Intérieur pour réclamer une place « pleine et entière » dans le processus d’audit du fichier électoral et de réforme des lois électorales, en dehors de toute coalition de partis. Abdoulaye Wade et ses camarades estiment que l’ensemble des partis politiques présents à l’Assemblée nationale, et qui ont fait la preuve de leur représentativité électorale, devraient être représentés au moins par deux membres au sein de la commission chargée du pilotage de l’audit.

Pourtant, au lendemain de l’élection présidentielle qui a consacré son deuxième ou second mandat, c’est selon, Macky Sall avait initié un dialogue national pour « aplanir » tous les contentieux, y compris au niveau du fichier électoral. Le Pds qui avait désigné son représentant, en l’occurrence Oumar Sarr, alors coordonnateur de la formation libérale, s’est finalement retiré à cause d’un problème interne, Karim Wade n’étant pas d’accord sur le timing.

Oumar Sarr, se sentant humilié, a participé contre vents et marées à cette trouvaille de Macky Sall et finalement à la création de sa formation politique avant d’atterrir dans le gouvernement élargi.

Le Pds, laissé à quai, est en train de subir son absence au dialogue qu’il a refusé. Ne voulant pas continuer à être spectateur des situations qu’ils vont subir de plein fouet, Abdoulaye Wade et ses camarades ont émis le souhait de revenir à la table pour donner leur point de vue  sur la marche politique du pays ; la politique de la chaise ne payant jamais, le Pds essaie de revenir aujourd’hui en tentant de passer par une autre porte. Et malheureusement, de nombreuses décisions ont été arrêtées en son absence : vingt-cinq des vingt-sept   points du dialogue politique ont trouvé un consensus sans le Parti démocratique sénégalais.

Le Pds, en revenant dans le jeu aujourd’hui, aura perdu énormément de temps et va faire rire sous cape Oumar Sarr et ses camarades qui auront finalement eu raison d’eux. Même si l’expert électoral Ndiaga Sylla estime que « la volonté exprimée du Pds de participer au suivi de l’audit du fichier et du processus électoral est salutaire (…)

En tout état de cause, la formation libérale, aujourd’hui à la croisée des chemins, avec un candidat improbable en exil doré à Doha, un secrétaire général au crépuscule de sa vie politique, une mayonnaise qui ne prend toujours pas entre les authentiques et les néophytes, amis et sympathisants de Karim Wade, ne doit manquer à aucun espace de discussion.

Cette posture l’aurait aidé à pousser, comme il le souhaite, le régime de Macky Sall, à « donner des réponses pertinentes à ses justes revendications » et à mettre fin à « sa persistance dans l’unilatéralisme. Des comportements qui ont fini, insiste le Pds, d’installer notre pays dans une impasse politique dont les conséquences, à terme, risquent d’être préjudiciables à tous ».

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