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Assemblée : Mimi, tête de liste Mauvaise passe de 3 ?

Mimi tête de liste

La mauvaise passe de 3

Si la désignation de Aminata Touré Mimi à la tête de liste nationale de la coalition Benno Bokk Yakaar est « un choix » et non un « recul » devant la résistance de l’Alliance pour la République, l’arrivée de l’ancien Premier ministre règle la contradiction principale et fondamentale : celle du 3ème mandat ; c’est la ligne Maginot infranchissable pour Mimi qui ne s’en est jamais cachée : le 9 mai 2021 : « Difficile de tirer immédiatement sur le même pouvoir dont je fus un des piliers depuis 9 ans. La ligne de démarcation est le 3 mandat, la divergence majeure avec MS » ; une semaine avant, commentant sa rencontre avec Alioune Badara Cissé : « On a refait le tour de notre compagnonnage avec MS surtout. Les écueils rencontrés et surtout l’impossibilité d’un 3ème mandat. Et surtout l’obligation de rester debout ».
De petits lampistes se sont réjouis de voir l’ancienne Premier ministre en haut de l’affiche, timides et esseulés : aucune autorité d’envergure de la formation et de la coalition n’a salué la station allouée à Mimi ; tout au plus évoque-t-on une tentative de neutralisation de celle qui n’a jamais fait mystère de sa volonté de succéder à son patron actuel.

Ce doit être le principal accord entre le président et son ex-ministre de la Justice, ancienne Premier ministre et du Conseil économique, social et environnemental pour décider Aminata Touré à plonger dans cette mare aux crocodiles d’autant plus redoutable que Macky Sall a tout fait pour se fâcher avec tout le monde et accélérer sa chute. Au demeurant, Mimi insiste sur une subjectivité dans l’appréciation du choix et les armes de sa bataille qui laisse penser que les législatives sont un raccourci pour régler l’État au plus haut niveau : pour quelqu’un puni (e) parce que « dévorée » d’ambition (le contraire eût étonné, répondait-elle), le défi des Législatives de juillet serait un chant du signe fatal, sauf pour se mettre en valeur et démontrer que l’on est incontournable dans le jeu politique, quel qu’en soient au demeurant le prix et les sacrifices ; ce pourrait être une thématique majeure pour la campagne présidentielle de 2024 : J’ai décidé Macky Sall à abdiquer.

Mes hommages, Mimi. Depuis hier (9 mai), le choix connu, me hante l’acte III du Cid de Corneille, intitulé « Le soufflet », durant le tragique dialogue entre le Comte et Don Diègue : intrigue ou mérite ?

Bonjour Pathé : je vous laisse le choix de la réponse. Surtout je sollicite un soutien fraternel. Le plus subjectivement.

Ma conviction est que Macky Sall a cédé à des pressions devant des choix plus ou moins subjectifs. Comment devrait se manifester le soutien ?

-Je vous laisse le choix des armes subjectives.

Cela ne nous fera pas avancer : le choix doit reposer sur un échange mutuellement bénéfique pour un appui à la fois objectif et subjectif. Ces échanges feront partie de l’article du lundi 16 dont voici le lead :

Aminata Touré Mimi est tête de liste nationale de la coalition Benno Bokk Yakaar. Macky Sall a donc reculé, et doublement : des noms ont émergé dans l’opinion, en toute logique, venus de l’observation des démarches de président de la République, du bon sens populaire basé sur une conclusion logique ou, plus prosaïquement, d’un mouvement de sympathie des populations pour tel ou tel leader local ou national, ce qui maintient la subjectivité qu’adore tant la tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar.
D’un autre côté, les allées et venues de Mimi dans son amour-répulsion de MS comme elle dit n’ont pas altéré son aversion pour un 3ème contre lequel elle se bat corps et âme.
Il faudrait donc ramener les choses à un niveau plus simple pour justifier la non-participation de l’ancien Premier ministre aux Locales de janvier, malgré le lobbying local de jeunes de Kaolack : un lot de compensation lui aurait été promis, comme à plusieurs autres, d’une sucette plus consistante, pour aider le chef de la coalition à contenter tout le monde, dans un souci d’apaisement : les secousses mortelles dans les coalitions d’en face doivent renseigner ad nauseam sur les difficultés à vouloir contenter tout le monde.

« Il n’a pas reculé il a choisi ».

-En aviez-vous discuté avant ? Même s’il n’a pas à justifier son choix, l’esthétique voudrait qu’il vous en avisât avant annonce, selon le protocole administratif ; tel a aussi été le cas en l’espèce ?

Un ange passe.

P. MBODJE