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Ansoumana Dione : ” La justice sénégalaise ne reconnaît pas les droits des malades mentaux.” Fanny ARDANT

Au Sénégal, la justice semble ne reconnaître aucun droit pour les malades mentaux errants. En effet, selon le président de l’Association sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades mentaux (ASSAMM), Ansoumana Dione, « le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, n’a jamais donné une suite aux nombreuses plaintes déposées par (ASSAMM) ».

Pour preuve, le 12 avril 2021, indique Ansoumana Dione, l’association avait saisi une plainte, enregistrée sous le numéro 5183, par rapport à la campagne de vaccination contre la Covid-19 à laquelle les malades mentaux errants sont exclus.

Mais, regrette Ansoumana Dione, le procureur Serigne Bassirou Guèye a classé encore cette plainte sans suite, comme il est bien mentionné sur le récépissé de dépôt. Pour le président de l’ASSAMM, à travers cet acte incompréhensible, « la justice sénégalaise est devenue totalement folle et il appartient au président de la République de bien vouloir prendre ses responsabilités. Désormais, il n’existe plus de justice pour ces malades mentaux pour qui la Constitution garantit pourtant des droits. »

Conséquence de ce manque de considération « ayant débuté avec l’assassinat des malades mentaux à Tambacounda, dont les auteurs ne sont jamais inquiétés : personne ne respecte cette couche vulnérable. Aujourd’hui, ni la présidence de la République, ni l’Assemblée nationale, encore moins les autres institutions ne s’intéressent à leur sort. Au contraire, ils croupissent en prison, malgré les dispositions prévues par la loi, interdisant leur séjour carcéral, leur place étant dans les hôpitaux », se désole-t-il.