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Alimentaire, Amadou-Affamés de tout le pays,…

Nouveau gouvernement, contexte international

et enjeux essentiels

Alimentaire,

mon cher Watson

Les questions soulevées par Le Devoir (Ababacar Sadikh Diagne) dans sa précédente édition sur Nouveau gouvernement, contexte international et enjeux essentiels” sont importantes : la « question alimentaire », comme plusieurs autres questions, n’est pas encore réglée au Sénégal. Il suffit pour s’en convaincre de faire l’analyse de la balance commerciale…
La « question alimentaire » est fortement corrélée à la « politique agricole » du Sénégal. Notre « politique agricole » devrait pouvoir être améliorée mais nous devons tous admettre qu’une bonne « politique agricole » passera nécessairement par une bonne maîtrise de l’eau…
De la même façon que notre « politique touristique » est affectée durablement par des mouvements saisonniers, notre « politique agricole » reste encore dépendante de la pluviométrie et cela constitue un problème…
Pour revenir aux hydrocarbures, le cycle du gaz et du pétrole s’ouvrira en 2023/2024. Des ressources importantes pourront être tirées de l’exploitation des gisements de gaz naturel et de pétrole.
Une loi a été adoptée à l’Assemblée nationale relative à l’affectation des ressources financières et à leur emploi. Nous devons tous comprendre au moins deux choses :

1- les coûts associés à l’exploitation des gisements de gaz naturel et de pétrole seront des «coûts domestiques» ; nos experts devront les contrôler, même s’ils ne sont pas encore très nombreux dans ce domaine ;
2- les prix de vente du gaz naturel liquéfié (site gazier de GTA) et du pétrole (site de Sangomar) sont fixés sur le marché international et ne dépendront pas du Sénégal…
Nos prévisions de recettes seront toujours établies sur la base d’hypothèses et ces hypothèses évoluent, y compris en matière de monnaie (devises fortes).

Dans la loi des finances 2024, les ressources tirées de l’exploitation du gaz naturel et du pétrole seront inscrites au budget mais avec des hypothèses qui seront formulées par les experts en charge.
Tout cela pour dire que nos politiques économiques, lorsqu’elles intègrent l’évolution du cours des matières premières, ne sont plus entièrement sous notre contrôle… Alors que les coûts associés à l’exploitation des gisements de gaz naturel et de pétrole seront des « coûts domestiques », même si la décomposition de ces coûts fera apparaître à nouveau des facteurs exogènes car le Sénégal ne dispose pas d’une industrie lourde spécialisée dans la fabrication des équipements pétroliers.
Le Sénégal entrera dans une nouvelle ère économique bientôt ; la diplomatie économique sera essentielle car des pays pétroliers comme le Nigéria, le Gabon, la Guinée équatoriale, l’Angola, l’Algérie ont accumulé, en Afrique, des expériences qui devraient pouvoir servir nos économies (Sénégal et Mauritanie)
Il faut douter que les missions diplomatiques du Sénégal dans ces pays pétroliers soient constituées d’hommes et de femmes « imprégnées » de culture pétrolière qui leur permette d’impulser une véritable dynamique pétrolière en termes de diplomatie économique.
La diplomatie économique est bien connue au Sénégal.
La diplomatie pétrolière est peu connue au Sénégal…
Une harmonisation de nos politiques est nécessaire : les hommes et les femmes doivent se tenir prêts à accomplir leur « mission pétrolière » au service du peuple sénégalais, propriétaire des ressources naturelles.

Commentant la récente synthèse de la compagnie de Rand portant sur « Le document choquant : comment les États-Unis ont planifié la guerre et et la crise énergétique en Europe », l’Aîné Ababacar Sédikh Diagne écrit :

Voici un document à lire et dont le contenu mérite attention et méditations.
Les événements, comme ils se sont déroulés, sont très en conformité avec les démarche et stratégie telles que décrites dans ce document.
Le cynisme qui y apparaît rappelle les manipulations et interventions de la CIA en Amérique latine avec “l’opération Condor” dans les années soixante-dix.
Dans un récent écrit je disais que lorsqu’il s’agit d’hydrocarbures, les Occidentaux se départissent de tout angélisme et oublient les droits de l’homme. Ajoutez-y aussi qu’avec notre gaz, qui certainement intéresse les Européens, le Sénégal devait être sur ses gardes tant pour ce concerne les gouvernants que les populations, afin que personne n’arrive à dresser une partie des Sénégalais contre leurs compatriotes.
Ce n’était pas des spéculations de rêveurs, il y’a eu de précédents.
Nos querelles internes doivent avoir des limites pour que nous ne soyons pas manipulés même indirectement et inconsciemment par des puissances étrangères.
Ce document a une grande valeur informative et est bien éclairant malgré l’invite à la réserve du think tank américain Rand Corporation son supposé auteur”.

Le Devoir