Administration & Engagement politique

Administration & engagement politique

De la noblesse et de  la partisannerie

La chronique de Ababacar Sedikh DIAGNE

Il est clair que tout citoyen qui s’en sent capable a le droit à l’engagement politique partisan que je distingue de la politique au sens noble et que la plupart font consciemment ou non.
En effet, comme me l’a dit un jour un ministre qui voulait me prendre dans son cabinet : il m’avait dit, alors que j’assurais de temps à autres l’intérim du Directeur, “Accepteriez vous de venir dans mon cabinet comme premier conseiller en charge des dossiers aéronautiques ?  J’ai vu que vous travaillez bien“.

Il faut dire que mes périodes d’intérim avaient coïncidé avec beaucoup crises comme les événements de 1989 entre le Sénégal et la  Mauritanie, la grève des contrôleurs aériens, des grèves des agents, d’Air Afrique, le débarquement de la délégation de la LONASE qui allait au prix de l’arc de Triomphe (J’avais décidé de la débarquer du vol de Tunis Air qui n’avait pas le droit de les transporter malgré le trafic d’influence à laquelle s’était livrée l’ambassadrice.), le blocage de l’aérogare par des voyageurs laissés en rade par des compagnies aériennes peu scrupuleuses, etc…
Bien que certaines furent particulièrement délicates, notamment à cause de leurs composantes diplomatiques ou syndicales, j’ai eu la main heureuse dans leur gestion.
J’avais alors répondu au ministre que j’étais honoré qu’il ait pensé à moi et que j’acceptais. Il avait ajouté qu’il fallait avoir le sens politique non pas qu’il fallait venir militer au PS qui était son parti mais défendre en toutes circonstances les intérêts de notre pays. En définitive, la proposition n’a pu être mise en œuvre,  le ministre ayant chargé de département.
Tout cela pour dire que, dans le passé, l’engagement politique partisan n’était pas le critère déterminant pour accéder à des responsabilités ou étaient secondaires par rapport à la compétence et au patriotisme.
Par la suite, j’ai rencontré un ministre qui s’est acharné sur ma personne parce que j’avais poliment décliné son invite à aller faire de la politique dans notre patelin.
J’ai regretté cet acharnement non pas pour moi-même mais plutôt pour notre pays et la sous-région car nous avons raté des opportunités, perdu des emplois et notre position dans le secteur du transport aérien.