GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Abdoulaye Elimane Dia, Le Philanthrope: Prendre à bras le corps les destinées de sa contrée Dossier réalisé par Habib KÂ, Bureau régional de Matam, Thilogne

En 2017, Abdoulaye Elimane Dia crée un mouvement dénommé « Cadre de Concertation pour le Développement de l’Ile à Morphil » (CCDIAM), composé de cadres, de femmes, de jeunes, qui a vocation de jouer sa partition pour l’éradication de la pauvreté, le désenclavement, l’émergence de cette partie nord du Sénégal. Pour ce faire, ce mouvement s’est fixé comme objectifs prioritaires de former des femmes et des jeunes à l’entreprenariat et à l’employabilité pour les rendre aptes à capter des financements.

Un grand forum économique organisé pour tracer une nouvelle voie, une nouvelle dynamique pour un développement concerté. Avec ses amis, fils de l’Ile et ses partenaires, il s’était assigné de prendre à bras-le-corps les destinées de sa contrée.

Abdoulaye Elimane Dia croit dur comme fer que l’avenir agricole du Sénégal se jouera dans l’Île à Morphil et de prêcher ses frères et sœurs :  «C’est le moment de resserrer les rangs, c’est le moment d’être conscient des enjeux futurs et de mesurer notre responsabilité, en sensibilisant les populations, les propriétaires terriens sur le futur de l’Ile à Morphil”.

C’est dire que l’homme d’affaires milliardaire était connu pour sa vision futuriste pour l’Ile à Morphil, un grand carrefour économique transfrontalier. Abdoulaye Élimane Dia a certainement réinterrogé l’histoire pour fonder son rêve, sa vision, sa foi en l’avenir de l’Ile et que Démette soit un pôle économique de développement.

En effet, au XIème siècle, l’Ile à Morphil se trouvait au cœur du Tékrour, un important centre de commerce transsaharien, son nom signifiait l'”ile aux ivoires”, certainement en référence à la colonie des éléphants qui occupaient les lieux et entourages.

Il était prêt à rechercher les financements. Abdoulaye Elimane Dia n’avait pas attendu le conseil présidentiel dédié à la jeunesse pour réagir. Au contraire, les idées étaient en place, bien avant, sous forme de rêve.

Kalajo trace une nouvelle voie : faire la politique autrement

L’Association pour le Développement et l’Émergence de Podor (ADEP) est née sur initiative de cadres du secteur public et privé originaires du département, qui avait porté à sa tête un homme reseauté, de surcroît généreux et pragmatique.

L’ADEP est issue d’un long et intense processus de dialogue, de consultations, de concertations, d’hommes et de femmes engagés pour un renouveau politique dans le département et une conception efficace et utile aux populations de faire la politique d’impulser un nouveau leadership.

Porté à la tête de l’ADEP, le maire de Démette s’est voulu être le compensateur des militants frustrés ou ostracisés de l’Alliance pour la République (APR), en les exhortant de s’en tenir à la ligne fondatrice du mouvement qui est de travailler pour le développement socio-économique du département de Podor et d’accompagner la vision du chef de l’Etat.

En ciblant le périmètre de la Société d’Intensification pour la Production agricole (SIPA) de Démette comme lieu d’organisation d’un forum, le maire avait voulu rompre avec les vieilles habitudes des politiciens, prêts à organiser de grands meetings de rassemblements sur les places publiques, et prier les jeunes de se mettre au travail de compter sur leurs intelligences, leurs ressources pour générer des initiatives entrepreneuriales et de préciser que «L’heure est au travail et, avec Abdoulaye Dia, la primeur est dans l’action pour le développement.» Et de poursuivre : « Le créneau pour lutter contre le chômage et le sous- emploi, c’est le retour à la terre car le département a des terres, de l’eau et un climat favorable à l’agriculture, et l’Adep a la mission de faciliter cette vision » « L’Adep est aux côtés des populations pour financer les projets des jeunes et des femmes pour l’atteinte des objectifs du président de la République sur le plan de l’emploi. »

A l’issue de ce conclave, les forumistes ne sont pas retournés les mains vides. En effet, plus d’une cinquantaine de groupements de jeunes et de femmes ont reçu, chacun, des financements de l’ordre de 5 millions de francs cfa pour réaliser divers projets dans l’agriculture, l’élevage, la pêche.

Monsieur Dia rassurait qu’un centre de formation professionnelle verrait bientôt jour pour appuyer la formation locale et permettre aux jeunes et aux femmes d’accéder à des métiers porteurs de progrès et de revenus.

Abdoulaye Élimane Dia a fixé les opportunités qu’offrent l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’aviculture, a financé des micro-crédits, formé et organisé des jeunes et des femmes, alloué une enveloppe de 250 millions de francs cfa à ceux-ci, aménagé 300 hectares, attribué 20 millions aux Gie des autres villages de l’île à Morphil. C’est un petit pas, mais un pas considérable puisqu’étant une invite au travail pour relever les défis du futur.

Abdoulaye Elimane Dia, Kaladio, l’homme d’affaires généreux et entreprenant, a tiré sa révérence, laissant derrière lui, un immense trésor d’idées aux populations de Podor qui pleureront longtemps encore, ce bienfaiteur parti à 49 ans, à la pointe des pieds. On dirait qu’il était juste venu dans ce monde, semer la bonne graine et repartir, sans attendre la moisson, indiquant aux autres de prendre soin du champ.

Ses bonnes œuvres, son sens élevé du patriotisme, et du patriotisme économique, son combat engagé contre la misère, le dénuement des populations, faisaient de lui un homme incontournable et qui inspirait le respect.

Aux autres de continuer le travail entamé par le fils de Démette pour faire de l’Ile à Morphill le grenier du Sénégal, comme il le rêvait.