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350 milliards pour un 3ème mandat ? Dossier réalisé par Habib KÂ, Bureau régional de Matam

Les motivations du président Macky Sall d’investir 350 milliards de nos francs pour l’emploi des jeunes pourraient s’expliquer par sa volonté d’accéder à la demande très pressante d’une jeunesse très remontée, prête à en découdre. Jeunesse que le chef de l’État dit avoir compris.

Au Dialogue national en train de dérailler suite à un clash avec le Front de Résistance nationale (FRN) sur le calendrier électoral, le président de la République s’accommoderait bien d’un Dialogue sur et avec la Jeunesse.

Avec 350 milliards en main, le chef de l’État pourrait bien décrisper certains visages, surtout si les fonds sont logés au palais présidentiel, et qu’il en serait l’ordonnateur principal.

350 milliards pour un président qui ne désespère pas d’une troisième candidature, et dont la mouvance, lors des toutes prochaines consultations, risque d’être mise à rude épreuve par une opposition très ragaillardie.

Avec plus de 100 milliards par an (de 2021 à 2023), la jeunesse qui fera la différence à la Présidentielle de 2024 serait-elle prête à cracher dans la soupe ? Le président Macky Sall réussira-t-il le pari du million, après des promesses de 500.000 emplois en 2012 ?

Depuis l’annonce des 350 milliards, l’espoir renaît chez certains, surtout chez ceux habitués d’en recevoir, par les bons soins d’un parent ou du parti.

En vérité, pour investir efficacement dans un plan pour la formation, l’emploi des jeunes, il faut des structures consolidantes : construction de lycées techniques et des Écoles et Centres de Formation professionnelle, un suivi continu des élèves jusqu’à leur insertion dans le monde du travail.

L’auto-emploi des jeunes et l’entreprenariat exigent des restructurations profondes, une administration centrale en synergie avec tous les ministères concernés.

Une nouvelle structure, autonome, indépendante qui systématise toute l’expérience acquise des neuf ans, où toutes les agences seront dissoutes pour en devenir des démembrements, avec un guichet unique.