2024 : Un secours pour Amadou Bâ
Présidentielle
Un plan B pour Amadou Bâ
La désignation de Bassirou Diomaye Faye pourrait bénéficier à Amadou Bâ éreinté par les siens et peu servi par la mauvaise humeur du chef : n’ayant pas vécu la même initiation avec Faye qu’avec Sonko, la jeunesse pourrait cependant ne pas totalement s’identifier au clone
La mauvaise publicité faite autour de Amadou Bâ explique la moue de l’Alliance pour la République (Apr) et les alliés ; elle émane principalement de l’entourage direct qui ne s’explique pas le choix porté sur lui presque la mort dans l’âme. Depuis, la mayonnaise tarde à prendre et Amadou Bâ ne décolle toujours pas. Bien au contraire, la polémique enfle dans les rangs de la majorité, ajoutant plus au malaise au sein de la majorité.
L’avant-campagne de la tournée économique du 13 au 20 novembre s’est terminée par Fatick avec un Macky Sall visiblement à bout de nerf, s’emportant pour une feuille de présence à énoncer ou contre de faux cadres, selon ses propres termes.
Il faut alors sauver le soldat Ryan : en dehors de la moue de l’Apr et alliés, l’impatience du patron telle qu’elle est apparue ce 18 novembre pose plus de questions que de réponses devant la débandade et les bravades de Matamores qui hier encore lui mangeaient dans les mains et contre lesquels Macky Sall n’aurait apparemment aucun autre moyen de rétorsion que celui de la vierge outragée.
La solution viendra en dehors des amis marron-beige et associés, aussi paradoxal que celui puisse paraître.
L’apparition du plan de substitution d’un Bassirou Diomaye Faye, intégrée dans les analyses depuis 2021, pourrait cependant être d’une grande opportunité pour Amadou Bâ intuiti personae, délié de tout lien avec une formation qui le boude.
Louga : Bassirou Diomaye Faye pour remplacer Ousmane Sonko…
En amont et en aval ?
(Commentaires de Mamadou Mansour DIENE)
Mêlés de près ou de loin pour des raisons supposées, fictives ou motivées par des adversaires : des acteurs politiques ou lougatois et leurs partisans prêtent toujours une oreille attentive au rebondissement des procès de Pastef. Cette formation met le pied de Bassirou Diomaye Faye à l’étrier du cheval à aligner (?) pour l’élection présidentielle de 2024 pour une éventuelle participation des Pastefiens.
Dès l’annonce de la nouvelle par l’intermédiaire de la presse nationale, très tôt ce lundi 20 novembre, des hypothèses, des probabilités, des pronostics, des calculs délient dans le landerneau politique local et dans tous les mouvements de soutien des responsables de l’APR, de Benno et de la mouvance présidentielle. Nous suivons tous ces bruissements qui alimentent les débats dans la capitale de la huitième région.
L’interrogation de Mamadou Mansour Diène de Louga est légitime pour ce Bobby Sands à la sénégalaise : n’ayant pas vécu la même initiation avec Bassirou Diomaye Faye qu’avec Ousmane Sonko, la jeunesse pourrait ne pas s’identifier totalement au substitut ; depuis 2016, Ousmane Sonko a effectué un parcours du combattant fait de harcèlements et de privatisations identique à celui de populations paupérisées, appauvries, affamées qui se sont identifiées à lui pour en faire celui qui les mènera à la Terre promise. Comme dans la bible, Aaron est arrivé et ne suscitera peut-être pas la même émotivité.
Certes, l’idée est là, le projet, et est plus un idéal, une torche olympique qui passe de main en main ; mais la solidarité et la sympathie des populations sénégalaises se sont plus vérifiées avec Ousmane Sonko pour avoir redressé le front devant l’adversité la plus farouche.
Le discours du 27 juin à la veille de la Tabaski marquait un tournant important dans les relations entre Sonko et un pouvoir incapable de faire preuve de discernement, aussi bien hier qu’aujourd’hui. La candidature de Bassirou Diomaye Faye pourrait alors marquer un tournant décisif dans ce triangle politique entre Macky Sall, Amadou Bâ enfin libéré de la pression des marron-beige et… Ousmane Sonko. Le président est en train de faire le premier pas vers la rupture entre sa formation, ses amis et lui : ses récentes sautes d’humeur, acceptées et vérifiées depuis 2012, sont une déclaration de guerre à ses amis. Amadou Bâ et Ousmane Sonko doivent également passer par ces adieux déchirants d’Hector à Andromaque. La guerre des trois aura bien lieu, chacun essayant de ruser mieux que les autres.
P. MBODJE